Marine : Fincantieri achète l’unité de torpilles de Leonardo

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 10 mai 2024 à 13h30
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Afin de consolider sa position dans le domaine de la guerre sous-marine, le géant de la construction navale italienne, Fincantieri, a acquis l'unité de torpilles de la multinationale Leonardo pour un montant pouvant atteindre 415 millions d'euros (446 millions de dollars américains), comme l'ont annoncé les deux géants italiens jeudi 9 mai 2024. Cette opération lucrative renforce l'ambition de Fincantieri de devenir un acteur majeur dans l'industrie de la guerre sous-marine.

Fincantieri acquiert les torpilles de Leonardo

Fincantieri, qui compte dans son portefeuille un chantier naval sous contrôle de l'état italien, s'est engagé à une première transaction en espèces de 300 millions d'euros. Le contrat d'achat inclut une clause pour un paiement supplémentaire pouvant atteindre 115 millions d'euros, en fonction des performances de l'unité en 2024. Pour faciliter l'acquisition, Fincantieri augmentera son capital de 400 millions d'euros.

Anciennement reconnue sous le nom de WASS, la division des torpilles a généré un chiffre d'affaires de 160 millions d'euros l'année dernière. Elle détient également une participation de 50% dans la joint-venture GEIE EuroTorp, une collaboration impliquant les conglomérats français Naval Group et Thales, chargée de commercialiser la torpille légère MU90.

WASS, acronyme de Whitehead Alenia Sistemi Subacquei, peut se targuer d'un impressionnant héritage remontant à l'innovateur anglais John Whitehead, qui a mis au point la première torpille autopropulsée efficace en 1875 à Fiume, une région historique autrefois englobée par l'Empire austro-hongrois et aujourd'hui partie de la Croatie.

Le domaine sous-marin, stratégique pour Fincantieri

Sur la liste de vente de Leonardo depuis un certain temps, l'acquisition de WASS est stratégiquement avantageuse pour la vision de Fincantieri de se tailler une place en tant qu'intégrateur de premier plan dans le secteur des affaires sous-marines, un marché qui devrait atteindre la valeur astronomique de 100 milliards d'euros entre 2024 et 2028.

Dans son communiqué officiel, Fincantieri a souligné l'importance croissante du domaine sous-marin en raison des préoccupations militaires et de sécurité concernant les infrastructures sous-marines critiques, telles que les pipelines de gaz, les télécommunications, les transmissions électriques et la surveillance des dépôts minéraux marins. Cette importance est accentuée en Méditerranée, où les activités liées au renseignement, à la surveillance, à la défense et à la dissuasion devraient connaître une croissance robuste, nécessitant une solide présence industrielle.

Paolo Garoscio

Journaliste chez EconomieMatin. Ex-Chef de Projet chez TEMA (Groupe ATC), Ex-Clubic. Diplômé de Philosophie logique et de sciences du langage (Master LoPhiSC de l'Université Paris IV Sorbonne) et de LLCE Italien.