Malgré les rumeurs circulant sur les réseaux sociaux, le gouvernement français dément formellement avoir envoyé des troupes en Ukraine. Une nouvelle campagne de désinformation cible la France.
Une vague de fausses informations alimentée par les réseaux sociaux
L'article d'Asia Times, bien qu'il ne cite aucune source, a été largement relayé sur les réseaux sociaux, notamment sur X, Facebook et Telegram, en différentes langues. Même des médias établis, comme le Hindustan Times, ont relayé ces fausses informations.
Cette campagne de désinformation s'appuie sur une déclaration du président Emmanuel Macron en février, où il n'excluait pas l'idée d'envoyer des troupes occidentales en Ukraine en cas d'escalade majeure. Ses propos ont suscité une vague de publications exagérées et mensongères, amplifiées par des comptes russes ou pro-russes. Lors d'un entretien avec The Economist, Macron a réitéré sa position, ajoutant qu'une telle décision serait envisagée « si les Russes perçaient les lignes de front » et qu'une demande ukrainienne était faite.
Selon un haut responsable français, ces campagnes de désinformation se sont intensifiées ces dernières semaines, ciblant des opinions en Russie, en Asie, ainsi qu'en France et en Afrique. La thèse des soldats français sur le front ukrainien est utilisée "de manière régulière" pour semer le doute sur le soutien de la France à l'Ukraine.
Paris dément l'envoi de troupes françaises en Ukraine
Le ministère des Affaires étrangères français a formellement démenti l'envoi de soldats en Ukraine, réfutant des affirmations largement partagées sur les réseaux sociaux. Cette campagne de désinformation, dénoncée lundi par le Quai d'Orsay sur son compte X (anciennement Twitter), prétend que des troupes françaises, notamment une unité de la Légion étrangère, ont été déployées aux côtés des forces ukrainiennes.
"Non, la France n'a pas envoyé de troupes en Ukraine", a insisté la diplomatie française, soulignant que ces allégations s'inscrivent dans une série de campagnes visant à saper le soutien de Paris à Kiev. L'information erronée a été initialement diffusée par le site Asia Times, qui affirmait le 4 mai que Paris avait déployé des hommes "en soutien de la 54e brigade ukrainienne mécanisée indépendante à Slaviansk", provenant du "3e régiment d'infanterie" de la Légion étrangère. Selon le site, cent soldats, experts en artillerie et surveillance, auraient déjà été envoyés sur un total prévu de 1.500.
La lutte contre les campagnes de désinformation s'intensifie
La France a renforcé ses efforts pour contrer les ingérences numériques étrangères. Début février, Viginum, l'organisme français de lutte contre les ingérences numériques, a révélé l'existence d'un réseau "structuré et coordonné" de sites diffusant de la propagande russe en Europe et aux États-Unis, nommé "Portal Kombat", qui comprenait 193 sites. En mars, le ministère des Armées a dénoncé un faux site web usurpant son logo et invitant 200 000 Français à "s'engager en Ukraine".
Cette opération, attribuée à des intérêts russes ou pro-russes, témoigne de la montée des attaques informationnelles visant la France. Le Quai d'Orsay reste vigilant et continue de démentir ces rumeurs, mettant en garde contre les tentatives de manipulation visant à diviser l'opinion publique internationale.
