Sous-marin nucléaire : la chaufferie du Tourville a démarré

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 29 avril 2024 à 11h27
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Le 24 avril 2024, un événement marquant pour la marine française a eu lieu avec le démarrage de la chaufferie nucléaire du sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) Tourville, le troisième de la série Barracuda. Cette étape, connue sous le nom de "divergence", a été réalisée à Cherbourg par les équipes de Naval Group et TechnicAtome, sous la surveillance étroite du Délégué à la sûreté nucléaire et à la radioprotection pour les activités et installations intéressant la défense (DSND).

Le SNA Tourville : un progrès technologique

Le SNA Tourville, ainsi que ses prédécesseurs et futurs compagnons de flotte, symbolise une avancée technologique notable. Avec une propulsion nucléaire améliorée, ces sous-marins offrent un rayon d’action accru et une capacité de discrétion optimisée. Ces atouts sont complétés par des capacités de frappe étendues grâce à l’embarquement de missiles de croisière navals, capables de cibler des objectifs terrestres à plusieurs centaines de kilomètres. La polyvalence et l’endurance accrues positionnent ces nouveaux SNA comme des éléments centraux de la stratégie maritime française.

Ce jalon a été franchi grâce à une collaboration étroite entre plusieurs entités de la défense française. Le CEA, en tant que maître d’ouvrage, a joué un rôle clé dans le développement des chaufferies nucléaires, tandis que TechnicAtome et Naval Group ont pris en charge la conception, la réalisation et l’intégration de ces systèmes à bord des sous-marins. Cette coopération illustre l’importance de la synergie entre différentes compétences et institutions pour renforcer les capacités défensives du pays.

Vers une flotte de sous-marins nucléaires d'attaque (SNA) modernisée

Le programme Barracuda vise à remplacer les sous-marins de type Rubis, en service depuis les années 1980, par six nouveaux SNA d'ici à 2030. Avec le Suffren et le Duguay-Trouin déjà actifs, et trois autres en différentes phases de construction, la France se dirige vers une modernisation de sa composante sous-marine nucléaire d’attaque, affirmant ainsi son statut parmi les nations capables de mettre en œuvre des sous-marins nucléaires avancés et performants.

Cette étape de divergence non seulement confirme le bon fonctionnement du réacteur de propulsion du SNA Tourville mais pave également la voie pour les essais en mer prévus à l'été 2024, anticipant une livraison réussie et une intégration opérationnelle dans les délais prévus. Le renouvellement continu de la flotte sous-marine est essentiel pour maintenir la capacité de la France à défendre ses intérêts maritimes globaux tout en renforçant sa sécurité nationale et sa stature internationale.

Paolo Garoscio

Journaliste chez EconomieMatin. Ex-Chef de Projet chez TEMA (Groupe ATC), Ex-Clubic. Diplômé de Philosophie logique et de sciences du langage (Master LoPhiSC de l'Université Paris IV Sorbonne) et de LLCE Italien.