SNU supprimé : l’engagement militaire des jeunes reste-t-il une priorité ?

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SNU supprimé : l’engagement militaire des jeunes reste-t-il une priorité ? | Armees.com

La suppression du Service National Universel (SNU) par le Sénat le 16 janvier 2025 signe un coup d’arrêt pour ce dispositif qui ambitionnait de rétablir un lien fort entre la jeunesse et les valeurs de la défense. Alors que les militaires s’interrogeaient sur leur rôle dans ce projet, cette décision suscite un débat sur l’avenir de l’engagement civique et de la préparation à une défense collective.

Un projet ambitieux mais mal adapté aux attentes militaires

Le Service National Universel (SNU), souvent perçu comme un substitut modernisé du service militaire, a été lancé en 2019 avec l’objectif de rétablir un esprit collectif parmi les jeunes générations. Pourtant, cinq ans plus tard, ce programme est stoppé net par un vote du Sénat. Le Parlement avait déjà supprimé ces crédits sous le gouvernement Barnier. Outre des considérations budgétaires, cette décision met en lumière les interrogations sur le rôle qu’aurait pu jouer le SNU dans la préparation des jeunes Français à des enjeux de défense nationale. Pourquoi ce programme, initialement perçu comme porteur de valeurs patriotiques, n’a-t-il pas réussi à convaincre ? Que signifie cette suppression pour les défenseurs d’une éducation tournée vers la sécurité et l’engagement militaire ?

Le SNU a été conçu pour offrir aux jeunes une expérience civique, structurée autour de deux axes principaux : un séjour de cohésion d’une durée de deux semaines, suivi d’une mission d’intérêt général. Parmi les activités proposées figuraient des levées des couleurs, des formations sur les valeurs républicaines, et même des sessions animées par des militaires. Pourtant, la dimension purement défensive et sécuritaire du projet est restée limitée.

Les militaires, qui auraient pu jouer un rôle central dans l’encadrement, se sont souvent heurtés à des problématiques logistiques et budgétaires. Par ailleurs, le programme manquait d’une formation physique et tactique suffisamment approfondie pour répondre aux besoins des forces armées.

Des moyens insuffisants pour une ambition nationale

La généralisation du SNU devait concerner l’ensemble des jeunes de 15 à 17 ans d’ici 2026, une perspective saluée par certains responsables militaires. Cependant, les chiffres ont rapidement refroidi les espoirs : le coût annuel estimé de 3,5 à 5 milliards d’euros pour sa mise en œuvre complète dépassait largement les moyens alloués.

Le manque d’infrastructures d’accueil, un encadrement sous-dimensionné et des recrutements insuffisants ont achevé de fragiliser l’initiative. Les associations liées à la défense nationale, bien qu’encourageantes au départ, ont souligné l’écart croissant entre les promesses politiques et la réalité de terrain.

L’héritage du SNU : une opportunité manquée pour la défense nationale ?

La suppression du SNU ne peut être dissociée de l’héritage symbolique laissé par le service militaire universel, suspendu en 1997. À l’époque, le service militaire constituait un passage obligé pour des milliers de jeunes, leur permettant d’acquérir des compétences pratiques tout en renforçant leur sentiment d’appartenance nationale. Le SNU, bien que moins contraignant et non obligatoire, portait une ambition similaire. Toutefois, le simple fait que la participation au SNU ait été volontaire est révélatrice. Dès lors, il s’agissait beaucoup moins de faire naître un sentiment d’appartenance nationale que de le confirmer auprès de jeunes qui le possédaient déjà.

Cependant, de nombreux experts estiment que le programme a échoué à capitaliser sur cette dimension militaire. Les jeunes participants n’ont pas été initiés à des exercices de défense ou à des formations pratiques en gestion de crise, éléments qui auraient pu préparer une partie de la population aux enjeux modernes de sécurité. Ce manque de lien direct avec les armées a contribué à son isolement dans les politiques publiques.

2 réflexions au sujet de “SNU supprimé : l’engagement militaire des jeunes reste-t-il une priorité ?”

  1. On sait qu’une troisième guerre mondiale est inévitable, et nous sommes incapables de rétablir le service militaire obligatoire, pour économiser quelques milliards d’euros.
    Un quart de notre population ne sait pas se servir d’une arme à feu. On est vraiment mal parti.

  2. La fin du SNU, c’est un pas de plus vers l’abime patriotique de notre jeunesse. Par manque de budget le Sénat a voté contre le maintien de cette initiative. Parallèlement, nos banlieues sont pillés par des jeunes de 14 ans, des caïds de 17 ans qui répandent la drogue, sans que l’on sache quoi faire de ces individus. Je connaissait à mon époque certains bataillons disciplinaires qui accueillaient pour moins que ça quelques excités et les canalisaient rapidement . Je suis persuadé qu’après des levers et salut aux couleurs à 7 heures, suivi d’une marche sac à dos de 25 km pourrait remotiver cette jeunesse délinquante. Des cours adaptés aux analphabètes, leur inculquer au moins que la France a ses valeurs et compte les faire respecter.

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