Le SNU sacrifié sur l’autel du budget 2025 ?

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Le SNU sacrifié sur l’autel du budget 2025 ? | Armees.com

Le Service National Universel (SNU) vit-il ses derniers mois ? En tout cas, la situation des finances publiques devrait porter un coup à sa généralisation partout en France. De quoi émettre l’hypothèse d’une suppression pure et simple du dispositif pour faire des économies.

Le SNU bientôt supprimé ?

La généralisation du Service National Universel (SNU), un projet phare du mandat d’Emmanuel Macron, semble aujourd’hui vaciller sous le poids de ses coûts et de ses objectifs non atteints. Annoncé en grande pompe en 2017, le SNU devait renforcer le sentiment d’unité nationale et encourager l’engagement citoyen. Cependant, à l’aube du budget 2025, l’idée de sa suppression prend de l’ampleur, notamment en raison de son budget faramineux et de résultats décevants. Avec un coût oscillant entre 3,5 et 5 milliards d’euros par an, des chiffres de participation en deçà des attentes et des critiques de la Cour des comptes, la viabilité de ce programme est désormais remise en question.

Selon un rapport de la Cour des comptes publié en septembre dernier, les objectifs principaux du SNU, à savoir l’engagement des jeunes dans des projets sociétaux et la promotion de la mixité sociale, ne sont « pas atteints ». De plus, le programme est lourdement critiqué pour son coût par jeune, qui atteint 2 900 euros, un chiffre difficile à soutenir en cette période de cure budgétaire.

L’un des principaux problèmes réside dans la mauvaise compréhension des objectifs par le public cible. Beaucoup de jeunes s’inscrivent au SNU avec l’idée de suivre un entraînement sportif ou militaire, alors que l’accent du programme est davantage mis sur la cohésion sociale et les activités éducatives.

La généralisation du SNU coûte trop cher

Le principal point de tension autour de la généralisation du SNU est sans conteste son coût. Selon les estimations, la généralisation du programme nécessiterait entre 3,5 et 5 milliards d’euros par an, une somme difficile à justifier dans un contexte où les finances publiques sont déjà mises à rude épreuve. En 2023, le nombre de jeunes ayant participé au séjour de cohésion atteignait 40 000, un chiffre bien en deçà de la cible initiale de 64 000 participants. Cette sous-participation, couplée au coût exorbitant par jeune, a conduit à des appels croissants pour une réévaluation du programme.

Outre les enjeux budgétaires, le SNU est également miné par de nombreux problèmes structurels. La logistique entourant le déplacement des jeunes, souvent loin de leur région d’origine pour respecter l’objectif de mixité sociale, a généré des complications majeures. Le rapport de la Cour des comptes relate des situations chaotiques où des jeunes et leurs encadrants ont dû être acheminés en taxi sur de longues distances, faute de moyens de transport adéquats.

Face à ces échecs, la question de la suppression du SNU dans le cadre du budget 2025 est de plus en plus débattue. Le coût exorbitant et les résultats décevants ne jouent pas en faveur de sa poursuite. Dans un contexte où les dépenses publiques sont sous haute surveillance, il semble de plus en plus probable que le gouvernement envisage une suppression pure et simple du dispositif.

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