En 2005, le sous-marin nucléaire USS San Francisco a percuté un mont sous-marin non cartographié près de Guam. L’incident a mis en danger l’équipage et causé des dommages considérables. Découvrez comment les marins ont surmonté cette épreuve en pleine mer.
Collision du sous-marin nucléaire U.S. Navy avec un mont sous-marin : récit d’une épreuve dramatique
En janvier 2005, le sous-marin d'attaque USS San Francisco a percuté un mont sous-marin non cartographié, quelque part près de Guam. Ce drame, qui a causé des dommages considérables et blessé une grande partie de l'équipage, montre bien que même les technologies les plus avancées ne peuvent toujours protéger des dangers des profondeurs marines.
Un choc inattendu dans les profondeurs
Imaginez : vous êtes en mission à bord d'un sous-marin de pointe, immergé à des centaines de mètres sous la surface, avançant à pleine vitesse. Le 8 janvier 2005, c’est exactement ce qui est arrivé à l’équipage de l'USS San Francisco. En naviguant à près de 55 km/h, à une profondeur de 160 mètres, le sous-marin a heurté un mont sous-marin qui ne figurait sur aucune carte. L’impact a été brutal et a laissé des traces profondes sur la coque, notamment au niveau des ballasts avant et du dôme sonar, qui ont été lourdement endommagés.
Pour l'équipage, cela a été un véritable choc, au sens propre comme au figuré. 98 membres d'équipage ont été blessés, et parmi eux, Joseph Allen Ashley, un jeune marin de 24 ans d'Akron, Ohio, n'a malheureusement pas survécu. Pour les autres, ce moment restera gravé à jamais comme une terrible épreuve à traverser ensemble.
Lutte pour la survie et retour à bon port
Malgré l’ampleur des dégâts, l'équipage n’a pas baissé les bras. Leur objectif était clair : ramener le sous-marin à la surface et le faire rentrer à bon port, peu importe les difficultés. Avec le système de ballast endommagé, maintenir une flottabilité positive était un défi immense, mais grâce à la coordination de tout l’équipage, l'USS San Francisco a réussi à faire surface. Ils ont été escortés par plusieurs navires, dont le USCGC Galveston Island et le USNS Fred W. Stockham, qui les ont aidés à atteindre Guam en sécurité, tandis que des hélicoptères MH-60S Knighthawk survolaient les alentours pour offrir un soutien aérien.
Le voyage a duré 52 heures à une vitesse réduite, environ 18 km/h seulement, ce qui peut sembler incroyablement lent, mais c'était la seule façon de préserver l'intégrité de la structure endommagée. Une fois arrivés à Guam, des réparations temporaires ont été effectuées avant que le sous-marin ne soit envoyé à Pearl Harbor pour des travaux plus importants. Et dans un geste inédit pour sauver le sous-marin, la proue de l'USS Honolulu — qui allait bientôt être retiré du service — a été utilisée pour remplacer la section avant endommagée du San Francisco.
Enquête et responsabilités : des erreurs humaines en jeu
Une enquête approfondie de la marine américaine a pointé du doigt des erreurs humaines. On a découvert que le sous-marin naviguait avec des cartes de navigation obsolètes, et cela a joué un rôle déterminant dans cet incident. Le commandant Kevin Mooney a été relevé de son poste et plusieurs autres membres d'équipage ont été sanctionnés pour ne pas avoir pris toutes les précautions nécessaires.
Pourtant, tout n’était pas négatif. En dépit de la faute qui a mené à la collision, la réaction de l'équipage face à la situation a été largement saluée. 20 membres de l’équipage ont reçu des médailles et des lettres de commendation pour leurs actions héroïques et leur capacité à gérer une crise de cette ampleur. Ce sont ces moments où l'on réalise que l'erreur est humaine, mais que le courage et la détermination peuvent aussi marquer la différence entre un désastre et une issue maîtrisée.
Les profondeurs restent imprévisibles
Cet événement nous rappelle que les océans sont encore largement inconnus. Selon la NOAA, il y aurait plus de 100 000 monts sous-marins qui s'élèvent du fond des océans, souvent non répertoriés, et qui constituent des menaces invisibles. Même avec toute la technologie embarquée à bord des sous-marins modernes, la navigation sous-marine reste une aventure risquée.
Malgré tout, l'USS San Francisco a été remis en service en 2009, après plusieurs années de réparations et d'améliorations. Cette collision, bien qu'inattendue et tragique, est devenue un témoignage de la résilience des équipages sous-marins et de leur capacité à faire face à des défis inattendus, prouvant que même au cœur des eaux les plus profondes et les plus imprévisibles, le courage humain demeure une ressource précieuse et irremplaçable.