Le porte-avions Charles de Gaulle, symbole de la puissance navale française, est récemment devenu sujet à controverse. Du 26 avril au 10 mai, cette pièce maîtresse de la flotte française va, pour la première fois, passer sous le contrôle opérationnel de l'OTAN pour une mission en Méditerranée.
Le Charles de Gaulle sous commandement de l'OTAN : quelle utilisation
Le Charles de Gaulle et son escorte, y compris un sous-marin nucléaire d'attaque, seront placés sous le contrôle de l'état-major maritime StrikforNato, dirigé par un vice-amiral américain. Cette décision marque un renforcement de l'engagement de Paris envers l'Alliance atlantique, dans un contexte de tension accrue avec la Russie. Le vice-amiral français Didier Maleterre souligne que, bien que cette subordination soit temporaire, la France peut reprendre le commandement à tout moment si nécessaire.
L'OTAN envisage d'utiliser le porte-avions Charles de Gaulle pour renforcer sa présence et sa capacité de réaction rapide en Méditerranée, une région stratégique face aux tensions croissantes avec des acteurs comme la Russie. Le groupe aéronaval, doté des avions de chasse Rafale Marine, offre une plateforme polyvalente pour des opérations aériennes étendues, capables d'appuyer des missions de surveillance, de reconnaissance, et potentiellement de combat. L'engagement de ce bâtiment dans une flotte sous commandement OTAN permettrait de démontrer la solidarité transatlantique et d'accroître la dissuasion militaire dans la région. Le Charles de Gaulle pourrait aussi jouer un rôle crucial dans les exercices interalliés, favorisant l'interopérabilité et la coopération entre les forces navales de l'OTAN, tout en servant de centre de commandement mobile pour orchestrer des opérations complexes en temps réel.
Un changement de commandement qui ne passe pas
Cette annonce a suscité des réactions fortes à gauche comme à l'extrême droite. Jean-Luc Mélenchon exprime sa tristesse et dénonce une "vassalisation affichée" de la France, tandis que le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, réfute ces accusations, affirmant la souveraineté française malgré le commandement de l'OTAN. Du côté de l'extrême droite, des voix s'élèvent également contre ce qu'elles perçoivent comme une perte de souveraineté française, reflétant une division profonde sur la politique de défense nationale.
Historiquement méfiante envers les directives de l'OTAN, la France avait quitté le commandement militaire intégré de l'organisation en 1966, avant d'y revenir en 2009 sans toutefois rejoindre le groupe des plans nucléaires de l'Alliance. La décision actuelle de placer le Charles de Gaulle sous commandement de l'OTAN, même temporairement, est vue par certains comme une étape supplémentaire dans l'intégration de la France à la structure de défense collective, notamment en réponse à la menace russe.