NLAW : un nouveau missile antichar pour 2025

Jean Baptiste Le Roux
Par Jean-Baptiste Leroux Publié le 13 juin 2024 à 15h29
L'armée française sera dotée de NLAW d'ici 2025. Wikipedia
L'armée française sera dotée de NLAW d'ici 2025. Wikipedia - © Armees.com

L'armée de Terre française s'apprête à renforcer ses capacités antichar avec l'introduction du missile NLAW à partir de 2025. Cette décision, annoncée par le général Pierre Schill dans le magazine Fantassins, vise à combler un besoin temporaire avant l'arrivée d'un système antichar français de nouvelle génération.

NLAW : un choix stratégique pour l'armée française

En 2025, l'armée de Terre française adoptera le missile antichar NLAW, développé par Saab en collaboration avec Thales. Cette décision a été prise par le général Pierre Schill, chef d'état-major de l'armée de Terre, pour répondre à un besoin urgent en matière de capacités antichar. Le NLAW (Next Generation Light Anti-tank Weapon) est une solution intermédiaire qui sera déployée en attendant l'arrivée du système antichar courte portée (ACCP) français prévu pour 2030.

Le choix du NLAW s'explique par plusieurs facteurs. Tout d'abord, ce missile offre une portée efficace de 800 mètres, ce qui permet aux fantassins de bénéficier d'un soutien accru dans leurs missions antichar. De plus, le NLAW est léger et facilement transportable, ce qui en fait un atout majeur pour les unités d'infanterie. Enfin, son coût, compris entre 60 000 et 100 000 euros, en fait une solution économique et rapidement déployable pour combler le déficit capacitaire actuel.

Vers une modernisation des capacités antichar

L'intégration du NLAW marque une étape importante dans la modernisation des capacités antichar de l'armée de Terre. En effet, cette acquisition permet de rétablir la cohérence de la trame missile-roquette, qui reposait jusqu'à présent sur la roquette AT4F2 et le missile Akeron MP. Avec le NLAW, l'armée française se dote d'un outil performant et rapidement disponible pour renforcer ses unités d'infanterie.

En parallèle, l'armée de Terre travaille sur le développement d'un missile antichar courte portée (ACCP) français, dont la mise en service est prévue pour 2030. Ce futur missile, actuellement en phase de conception, viendra compléter les capacités offertes par le NLAW et l'Akeron MP, permettant ainsi une dissémination plus efficace des moyens antichar au sein des régiments d'infanterie. L'objectif à long terme est de transformer la section d'appui direct du régiment en une section antichar spécialisée, équipée exclusivement de missiles. Deux de ses groupes seront ainsi dotés d'Akeron MP et d'ACCP, offrant une capacité de destruction accrue et une flexibilité opérationnelle optimale.

Caractéristiques et avantages du NLAW

Le missile NLAW se distingue par ses caractéristiques techniques et ses avantages opérationnels. Conçu pour être utilisé par un seul opérateur, le NLAW est doté d'une technologie avancée de guidage prédictif de la ligne de visée (PLOS). Cette technologie permet de cibler précisément les véhicules blindés ennemis, même en mouvement, offrant ainsi une grande précision dans les opérations de combat. De nombreux pays utilisent déjà le NLAW, à commencer par la Suède, la Grande-Bretagne, et notamment l'Ukraine, depuis l'invasion russe.

L'un des principaux atouts du NLAW réside dans sa facilité d'utilisation. En effet, son design ergonomique et son système de visée intuitif permettent aux soldats de le maîtriser rapidement, réduisant ainsi le besoin de formation complexe. De plus, sa capacité à détruire les blindés modernes et ses performances éprouvées sur le terrain en font un choix de premier plan pour l'armée française. Le NLAW vient remplacer le missile Eryx, dont la fin de vie a été repoussée de 2023 à 2026. L'Eryx, bien qu'efficace, présentait certaines limitations en termes de portée et de maniabilité, rendant nécessaire l'adoption d'une solution plus moderne et adaptée aux exigences actuelles du champ de bataille.

Jean Baptiste Le Roux

Jean-Baptiste Le Roux est journaliste. Il travaille également pour Radio Notre Dame, en charge du site web. Il a travaillé pour Jalons, Causeur et Valeurs Actuelles avec Basile de Koch avant de rejoindre Economie Matin, à sa création, en mai 2012. Il est diplômé de l'Institut européen de journalisme (IEJ) et membre de l'Association des Journalistes de Défense. Il publie de temps en temps dans la presse économique spécialisée.