Depuis quelques jours, Israël élimine plusieurs têtes importantes du Hezbollah dans des frappes aussi précises que meurtrières. Et pourtant, pour le moment, l’Iran semble abandonner son allié chiite face à Israël.
L’Iran en retrait malgré une situation explosive au Moyen-Orient
Le Hamas annonce, ce lundi 30 septembre 2024, la mort de son chef au Liban. Ce dernier a été tué par une frappe israélienne. Nouvel épisode de l’élimination méthodique de nombreux chefs du Hamas et du Hezbollah par Israël. La mort d’Hassan Nasrallah est, sans doute, l’événement le plus important depuis l’épisode de l’explosion des bippers. Au total, plus d’une vingtaine de responsables de l’organisation terroriste ont été éliminés, et le Hezbollah accuse le coup. De plus, sa marge de manœuvre pour soutenir Gaza semble désormais faible.
Et pourtant, l’Iran, principal allié du Hezbollah libanais, ne semble pas bouger le petit doigt. Dans une allocution, le guide suprême Ali Khamenei indique que « le sang du martyr ne restera pas impuni ». Par ailleurs, cinq jours de deuil national ont été décrétés sur place. Mais surtout, Khamenei a été escorté dans un endroit hautement sécurisé. Autrement dit, hors de portée d’un missile anti-bunker israélien.
Des enjeux sociétaux et nucléaires en Iran
En réponse, le régime des mollahs a déjà été plus véhément envers l’État hébreu, surtout lorsque une partie de la population iranienne descend dans les rues de Téhéran pour réclamer la fin d’Israël. L’Iran fait face à un dilemme : sauver son allié ou préserver sa vision stratégique sur le long terme. En effet, une escalade des tensions au Moyen-Orient pourrait compromettre le projet de bombe atomique de l’Iran. Pire encore, elle pourrait aboutir à la chute du régime.
Depuis plusieurs mois, ce dernier est fragilisé depuis la mort de Masha Amini. Une partie de plus en plus importante de la population iranienne demande du changement. Cette situation en Iran avantage Israël. Benyamin Netanyahou parie sur le fait que Téhéran n’osera pas sacrifier son programme nucléaire pour le Hezbollah. Une posture, pour l’instant, gagnante pour l’État hébreu.