Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a été assassiné dans une frappe aérienne à Téhéran, capitale iranienne, le 31 juillet 2024. Ce meurtre marque une nouvelle escalade dans le conflit israélo-palestinien, avec des répercussions potentielles sur la stabilité régionale.
Les circonstances de l'assassinat
Ismaïl Haniyeh, âgé de 62 ans, s'était rendu à Téhéran pour assister à l'investiture du nouveau président iranien, Massoud Pezeshkian. Selon les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique iranienne, sa résidence a été touchée par un projectile aérien, causant sa mort ainsi que celle de son garde du corps. Le Hamas a directement accusé Israël d'être responsable de cette frappe, qualifiant l'attaque de « raid sioniste ».
Cet événement s'inscrit dans une séquence de tensions croissantes entre Israël et les mouvements islamistes du Moyen-Orient. L'État hébreu avait juré de cibler les dirigeants du Hamas suite aux attaques menées par le groupe palestinien en Israël le 7 octobre 2023, qui avaient causé près de 1 200 morts.
Réactions internationales
Les réactions à cet assassinat ont été immédiates et nombreuses. Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a fermement condamné cet acte, le qualifiant de « lâche assassinat » et de « grave escalade ». La Russie, par la voix de Mikhaïl Bogdanov, vice-ministre des Affaires étrangères, a dénoncé un « assassinat politique inacceptable ». La Turquie a également exprimé son indignation, qualifiant l'attaque « d'ignoble assassinat".
Moussa Abou Marzouk, membre du bureau politique du Hamas, a déclaré que cet « acte lâche ne restera pas sans réponse ». L'Iran a annoncé l'ouverture d'une enquête pour déterminer les circonstances exactes de la frappe.
Implications géopolitiques
L'assassinat d'Ismaïl Haniyeh intervient dans un contexte de guerre prolongée entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza. Depuis le 7 octobre 2023, date d'une attaque majeure du Hamas en Israël, les tensions n'ont cessé de s'intensifier. L'armée israélienne mène régulièrement des frappes aériennes sur Gaza, causant des milliers de morts.
Ismaïl Haniyeh, figure clé du Hamas, avait été Premier ministre de l'Autorité palestinienne après la victoire électorale du Hamas en 2006. En 2017, il avait été élu chef du bureau politique du Hamas, succédant à Khaled Mechaal. Depuis, il vivait en exil entre le Qatar et la Turquie.
Cet assassinat pourrait avoir des conséquences profondes sur les négociations de paix et la stabilité régionale. La mort de Haniyeh est perçue comme un défi direct lancé par Israël à l'Iran, son allié principal. Les analystes estiment que la République islamique pourrait encourager ses relais régionaux, tels que le Hezbollah libanais, à riposter.
Quel avenir pour le Hamas ?
La disparition d'Ismaïl Haniyeh soulève des questions cruciales sur l'avenir du Hamas et la poursuite de sa lutte contre Israël. Le mouvement islamiste palestinien est désormais privé de l'un de ses dirigeants les plus influents, ce qui pourrait affecter sa stratégie et sa capacité à mobiliser ses partisans.
En outre, cet événement risque d'exacerber les tensions entre Israël et ses voisins, notamment l'Iran et le Liban, où le Hezbollah a également été ciblé par des frappes israéliennes. Les perspectives de paix s'éloignent encore davantage, laissant place à une possible escalade des violences dans la région.