Dans le contexte de la guerre en Ukraine, Kiev intensifie ses efforts pour persuader l’administration Biden de lever les restrictions sur l’utilisation des armes à longue portée fournies par les États-Unis. Une liste détaillée de cibles en Russie a été préparée par les autorités ukrainiennes, qui espèrent ainsi obtenir le feu vert de Washington pour étendre leur champ d’action militaire.
L’Ukraine veut frapper plus profondément en Russie
Depuis plusieurs mois, l’Ukraine fait pression pour obtenir le droit de mener des frappes plus profondes en territoire russe, utilisant pour cela les armes à longue portée fournies par les États-Unis. Jusqu’à présent, ces armes ne peuvent être utilisées que dans une zone restreinte, principalement pour ralentir l’avancée des troupes russes dans la région de Kharkiv, selon des informations rapportées par le Washington Post. Kiev estime qu’une extension de ce périmètre pourrait permettre de frapper des infrastructures militaires critiques situées au-delà de cette zone, affaiblissant ainsi la capacité offensive de la Russie.
Cependant, l’administration Biden reste réticente. Les responsables américains craignent que l’autorisation de telles frappes puisse entraîner une escalade incontrôlable du conflit, avec des représailles potentielles de la part de Moscou. De plus, certains stratèges militaires américains doutent de l’efficacité stratégique de ces frappes, arguant que la Russie a déjà pris des mesures préventives en déplaçant ses cibles les plus sensibles loin de la frontière ukrainienne.
Une liste de cibles pour convaincre Washington
Pour surmonter ces réticences, les dirigeants ukrainiens ont élaboré une nouvelle liste de cibles en Russie, plus détaillée que jamais. Cette initiative vise à convaincre la Maison Blanche que ces frappes pourraient avoir un impact décisif sur le cours de la guerre. Selon des sources anonymes citées par Politico, cette liste comprendrait des objectifs stratégiques clés qui pourraient affaiblir les capacités militaires et logistiques russes si elles étaient détruites.
La décision de fournir cette liste aux États-Unis s’inscrit dans une stratégie plus large visant à obtenir un soutien international accru pour l’effort de guerre ukrainien. Kyiv espère que la présentation de cibles précises et potentiellement décisives pourrait convaincre Washington de modifier sa position. Cette semaine, Andriy Yermak, le chef du cabinet du président ukrainien, et Rustem Umerov, le ministre de la Défense, sont attendus à Washington pour poursuivre les discussions à ce sujet.
Les réactions internationales
La proposition ukrainienne de frapper des cibles en Russie avec des armes américaines suscite des réactions mitigées au sein de la communauté internationale. Certains alliés de l’Ukraine, notamment en Europe de l’Est, soutiennent cette initiative, arguant qu’elle pourrait accélérer la fin du conflit en affaiblissant considérablement l’armée russe. Cependant, d’autres pays, craignant une escalade du conflit au-delà des frontières ukrainiennes, appellent à la prudence.
L’administration Biden se trouve ainsi à un carrefour délicat, devant peser les risques d’une escalade contre l’opportunité de soutenir un allié en difficulté. Pour l’instant, le Pentagone maintient sa position de prudence, réaffirmée après une récente attaque ukrainienne dans la région de Koursk, rappelant qu’aucun changement n’est envisagé quant à la politique d’utilisation des armes américaines par l’Ukraine.