La construction navale aux États-Unis se retrouve face à de sacrées embrouilles, surtout au sein de l’US Navy qui peine à garder en service ses navires d’assaut amphibie. Ces navires jouent un rôle important dans les opérations militaires, surtout en Indopacifique, où la montée en puissance maritime de la Chine met de plus en plus la pression sur les capacités américaines et la sécurité régionale. On se demande donc si les États-Unis arriveront à conserver leur poids sur la scène maritime mondiale.
Les problèmes techniques et stratégiques de l’US Navy
L’US Navy avait pour objectif de porter la disponibilité opérationnelle de ses navires amphibies à 80 %, mais se heurte à des difficultés à répétition. Un rapport du Government Accountability Office (GAO) indique qu’en mars 2024, 50 % des 32 navires se trouvaient dans un état insatisfaisant. Pour être précis, il s’agit de :
- 6 unités pour la classe Whidbey Island,
- 4 pour Harpers Ferry,
- 7 pour Wasp,
- 12 pour San Antonio
- et seulement 2 navires pour la classe America sur 5 commandés.
Les soucis ne se limitent pas aux chiffres : maintenir ces engins en état de marche devient de plus en plus compliqué depuis 2022. On envisageait de retirer certaines classes, comme Harpers Ferry et Whidbey Island, mais cette idée tombe face à la ferme opposition du Corps des Marines et du Congrès américain. De plus, les problèmes répétitifs de propulsion ne font qu’aggraver la situation.
Les répercussions sur les opérations et les solutions envisagées
Les dérives techniques posent de sérieux problèmes pour l’US Marine Corps, qui déplore le manque de navires disponibles, ce qui fausse directement la préparation au combat. Depuis 2010, le non-respect des plannings de maintenance a fait perdre au total 28,5 années de formation et de déploiement. Le GAO rappelle, entre parenthèses, que « les navires d’assaut amphibie n’ont généralement pas respecté les calendriers de maintenance prévus par l’US Navy depuis 2010 ».
Pour tenter de redresser la barre, le GAO propose de revoir rapidement les politiques de maintenance et d’améliorer la répartition des ressources financières pour le MCO. Mais en l’absence de mesures concrètes pour financer tout ça, il semble inévitable de garder longtemps en service des navires qui datent un peu.
Les défis industriels et géopolitiques
La situation compliquée tient aussi à trois ratés politiques majeurs :
- la faiblesse des intrants industriels,
- la lenteur à adopter de nouvelles technologies
- et des barrières réglementaires mal adaptées, à l’image du Jones Act de 1920.
Ces éléments freinent sérieusement la compétitivité des États-Unis face aux puissances asiatiques comme la Chine, qui domine désormais le secteur en regroupant cinq des plus grands chantiers navals mondiaux.
Pour tenter de remédier à ce pépin, plusieurs initiatives politiques ont vu le jour. Par exemple, Donald Trump prévoit de mettre en place un Bureau de la Construction Navale à la Maison-Blanche, et une loi bipartisane baptisée « Save Our Shipyards Act » a été introduite au Congrès pour redonner un coup de fouet à ce secteur.
Les perspectives pour l’avenir de la construction navale américaine
Redynamiser le secteur naval aux États-Unis nécessite une approche globale, mêlant davantage d’investissements étrangers et une refonte des règles en vigueur. L’investissement coréen dans le chantier naval de Philadelphie en est un exemple parlant.
Le fameux « problème des navires » représente bien plus qu’une simple galère logistique : c’est aussi une vraie préoccupation pour la sécurité nationale américaine, surtout avec les ambitions maritimes de la Chine qui se renforcent dans le Pacifique. Comme le disait Winston Churchill, « la logistique dans la guerre est ‘la tige de la victoire ». Cela rappelle à quel point il est indispensable de disposer d’une flotte solide et bien entretenue pour que les États-Unis conservent leur influence dans le monde.
Bonjour, comme d’habitude, je reviens sur le futur format de notre Marine Nationale. Pour moi, d’un point de vue disponibilité opérationnel, la construction d’un seul porte-avions type américain est un non sens. Il vaudrait mieux construire deux unités plus petites type Charles De Gaulle. Déjà cela ne nécessiterait pas trop de changement dans les infrastructures de Brest et Toulon, et surtout on retrouverait une totale disponibilité comme du temps des valeureux Clem et Foch. Ensuite, une autre priorité quant à la menace Russe, il faudrait construire cinq à six Fremm supplémentaires lesquelles seraient mieux reparties entre Brest et Toulon. Autre point important, l’augmentation du nombre de SNA, il faudrait passer de six normalement à au moins huit. Enfin, je finirai par proposer la construction d’un nouveau PHA qui pourrait d’ailleurs s’appeler Jeanne D’Arc basé à Brest auprès de l’Ecole Navale. j’aurais encore tant de choses à vous soumettre aussi bien d’un point de vue opérationnel que de la répartition des forces entre nos deux grands ports militaires. Bien à vous.