L’escalade des tensions se poursuit au Moyen-Orient. L’Iran vient de mener une première attaque de grande ampleur sur Israël. Malgré des sanctions économiques liées à la recherche de la bombe nucléaire, Téhéran s’est constitué un arsenal militaire de haut vol.
Le conflit au Moyen-Orient implique directement l’Iran
L'armée iranienne est divisée en deux grandes entités : l'Artesh, l'armée régulière, et les Gardiens de la Révolution islamique (Pasdarans). L'Artesh est responsable de la défense des frontières du pays et des opérations militaires conventionnelles. En revanche, les Pasdarans, avec environ 170 000 membres, jouent un rôle idéologique et non conventionnel, opérant notamment dans des zones d'influence iranienne au Moyen-Orient, comme en Syrie et au Liban, via le Hezbollah.
Selon le Global Firepower Index de 2024, l'Iran se classe 14e parmi les puissances militaires mondiales, avec une force armée totale de près de 715 000 militaires actifs, dont 350 000 au sein de l'Artesh. Le rôle des Pasdarans dans la protection du régime leur confère un pouvoir considérable au sein du système iranien. Cependant, son matériel militaire, notamment dans le secteur aérien, reste obsolète. L'Iran continue d'utiliser des avions de combat américains datant d'avant la révolution islamique de 1979, comme les F-14 et F-5.
Ces appareils sont dépassés par les F-35 israéliens, qui représentent le nec plus ultra de la technologie furtive. La marine iranienne, quant à elle, ne dispose que de trois sous-marins opérationnels et d’une flotte vieillissante de frégates.
Des missiles balistiques de premier plan
L'une des principales forces de l'Iran réside dans son programme de missiles balistiques, largement inspiré des modèles nord-coréens, russes et chinois. Ces dernières années, l'Iran a développé une gamme de missiles de courte, moyenne et longue portée, en réponse à son incapacité à acquérir des avions de chasse modernes. Parmi les missiles les plus notables : le Sejil avec une portée de 2 500 km, le Khorramshahr avec une portée de 2 000 km, ou encore le Haj Qasim et sa portée de 1 400 km, nommé en hommage au général Qassem Soleimani.
Le programme de missiles balistiques iraniens est considéré comme l’un des plus importants du Moyen-Orient. De plus, l’Iran a développé son premier missile hypersonique, capable de voler à des vitesses au moins cinq fois supérieures à celle du son, ce qui le rend extrêmement difficile à intercepter.
Les bases militaires souterraines et l’arme nucléaire
L'Iran a également investi dans la création de bases souterraines secrètes pour protéger son arsenal de missiles. Depuis 2015, plusieurs bases ont été dévoilées, notamment dans les montagnes Zagros et le long des côtes de la mer d’Oman. Ces infrastructures souterraines, construites à plusieurs centaines de mètres de profondeur, abritent des missiles balistiques prêts à être utilisés en cas de conflit.
En parallèle, l'Iran est également devenu l'un des principaux fabricants de drones militaires. Ces appareils, capables de mener des missions de surveillance, de renseignement et d'attaque, jouent un rôle clé dans la stratégie iranienne de défense et de projection de puissance à l'étranger. Parmi les modèles les plus récents, le Mohajer-10, dévoilé en 2023, a une portée de 2 000 km, une autonomie de 24 heures et peut transporter jusqu'à 300 kg de charge.
Au-delà des missiles et des drones, l'Iran continue de développer son programme nucléaire. Bien que Téhéran ait toujours affirmé que son programme était à des fins pacifiques, les inquiétudes demeurent. Selon l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), l'Iran possède désormais des stocks d'uranium enrichi qui dépassent largement les limites fixées par l'accord nucléaire de 2015. En février 2024, un rapport américain a mis en garde contre la capacité de l'Iran à fabriquer jusqu'à six bombes nucléaires en un mois.