Dans la nuit du 31 mars au 1er avril 2025, un drone Bayraktar TB2 de fabrication turque de l’armée malienne s’est écrasé à proximité de l’aéroport international Modibo Keïta de Bamako, pour des raisons techniques selon le média spécialisé WAMAPS (West Africa Maps). Ce média, actif depuis 2022, produit de nombreuses analyses sécuritaires sur l’Afrique de l’Ouest. Le coût estimé de l’appareil — 3 milliards de FCFA soit 4,5 millions d’euros — en fait une perte significative pour les Forces armées maliennes (FAMa).
Quelques heures plus tard, un deuxième drone malien de même type aurait été abattu par la défense aérienne algérienne, d’après les révélations du site Menadefense.net. Engagé dans une mission de surveillance à la frontière sud, le TB2 aurait parcouru deux kilomètres dans l’espace aérien algérien, au niveau de Tinzawatin, dans la région de Tamanrasset. L’Armée nationale populaire (ANP) a alors réagi par une interception directe à l’aide d’un système sol-air, marquant un tournant dans la doctrine de défense algérienne vis-à-vis du voisin malien.
Ces deux incidents — l’un à Bamako, l’autre en territoire algérien — mettent en lumière les failles de l’appareil militaire malien, confronté à une intégration précipitée de systèmes de haute technologie sans écosystème doctrinal pleinement opérationnel. Ils révèlent également une hausse du niveau de tension régionale.
L’Algérie, exclue du rôle de médiateur après la dénonciation par Bamako de l’Accord d’Alger en 2024, voit dans la militarisation rapide du Mali — notamment via des partenariats avec la Turquie et la Russie — une évolution préoccupante des équilibres régionaux. Le tir sur un drone malien constitue à la fois une réaffirmation de souveraineté et un message stratégique clair : Alger ne tolérera aucune dérive sur sa frontière sud.