Du 24 au 27 juin 2025, le département de l’Aude se transforme en terrain d’entraînement pour une opération militaire simulée baptisée « Cathare 25 ». Organisé par le Ministère des Armées à Paris, l’événement mobilise environ 800 soldats du 3e régiment parachutiste d’Infanterie de Marine (RPIMa) basé à Carcassonne. Annoncée le 18 juin 2025, cette simulation a pour but de perfectionner les capacités opérationnelles des troupes tout en impliquant les civils dans un cadre de sécurité maîtrisé.
Un déploiement tactique et logistique qui en jette
L’exercice démarre avec le débarquement de 120 soldats à Lézignan-Corbières, qui n’ont qu’une quinzaine de minutes pour se regrouper et démarrer leur mission : prendre d’assaut l’aérodrome. Comme le rappelle la première classe Mathis, « on a environ une quinzaine de minutes, le temps de retrouver les collègues et de se réarticuler ensuite sur du combat ». Le Lieutenant-Colonel François explique que l’opération débute à Narbonne, avant de passer par Lézignan puis de s’acheminer vers Carcassonne.
Pour assurer leur mobilité et leur puissance de feu, environ une centaine de véhicules blindés sont envoyés sur le terrain, aidés par plusieurs passages aériens d’un avion A400M Airbus, démontrant l’importance de l’interopérabilité militaire. Ainsi, les troupes interviennent dans une zone qui s’étend sur Carcassonne, Lézignan-Corbières, Narbonne, Pamiers, Moux, Homps, Trèbes, Villegailhenc ainsi que dans la ZAC Bouriettes.
Comment se passent les opérations
Le déroulé de la journée est minuté. Le 25 juin, dès 7h00, 150 parachutistes sautent sur l’aérodrome de Lézignan-Corbières pour débuter des affrontements dans la zone de Narbonne. Le lendemain matin, un autre saut similaire est programmé dans la zone de Pamiers. Les troupes se dirigent ensuite vers Moux et Homps, avant d’atteindre Trèbes et Villegailhenc en fin de journée pour mener un assaut sur les arènes.
Le 27 juin, jour final, marque la phase d’apothéose avec la simulation de la destruction d’une base logistique ennemie à Carcassonne, suivie de combats urbains très intenses aux abords de la cité médiévale, illustrant l’importance de la coopération militaire. Dans l’après-midi, un saut de démonstration et un défilé régimentaire clôturent l’exercice à Carcassonne.
Les réactions des riverains et le suivi sur le terrain
La forte présence militaire ne laisse personne indifférent parmi les habitants, qui oscillent entre inquiétude et fascination devant cette mise en scène impressionnante. Un passant interrogé près de la place Carnot, confie dans La Dépêche : « C’est un exercice mais je pense à ceux qui vivent cette réalité quand on tire avec des vraies balles. » Une dame âgée ajoute : « Ça fait peur quand même. C’est impressionnant. »
Pour que tout se passe bien entre militaires et civils durant ces manœuvres spectaculaires, des arbitres en gilets orange veillent sur le bon déroulement des échanges, tout en restant vigilants face aux menaces numériques. Le chef Nicolas détaille leur rôle en précisant : « Les manœuvres peuvent engendrer quelques désagréments. On est là pour expliquer aux civils ce qu’il se passe. »
Les objectifs visés par l’exercice
Le but affiché est de prendre symboliquement Carcassonne d’ici vendredi, grâce à une série d’actions coordonnées destinées à sécuriser Lézignan et ses abords. Le Sergent-chef Mathieu déclare : « La prochaine mission pour la compagnie est une mission de couverture pour que le reste du régiment puisse venir s’emparer en toute sécurité de Lézignan et ses abords. »