Budget 2025 : les Français donnent la priorité à l’armée

Un budget régalien considérablement augmenté

Dans le sondage proposé par l’Observatoire Hexagone, les Français redistribueraient une part importante des 1 500 milliards d’euros de dépenses publiques actuelles (en comptant le budget de la Sécurité sociale) vers des fonctions régaliennes. En termes chiffrés, 90 milliards d’euros supplémentaires seraient affectés à la défense, à la justice et à l’ordre public. Ce montant, qui dépasserait largement les budgets actuels, témoigne d’une volonté de renforcer des domaines perçus comme essentiels pour la souveraineté et la sécurité nationale.

Le budget 2025 prévoit actuellement 62 milliards d’euros pour les armées et les anciens combattants. L’augmentation représenterait donc une hausse de 50% de ce budget. Une transformation qui pourrait propulser la France parmi les leaders mondiaux en termes de dépenses militaires, à l’instar de puissances comme la Chine ou la Russie.

Ce que l’armée pourrait faire avec un tel budget

Un tel afflux de ressources permettrait à l’armée française d’élargir considérablement son champ d’action et de moderniser ses capacités. Voici quelques exemples concrets des investissements possibles :

1. Renforcement des capacités en défense aérienne et spatiale :
   avec une augmentation de budget, la France pourrait accélérer ses projets de défense anti-missile et investir dans des systèmes comme le SAMP/T amélioré. Par ailleurs, le développement des satellites militaires, essentiels pour la surveillance et les communications, pourrait être intensifié. Les satellites d’observation et de reconnaissance peuvent ainsi coûter entre 500 millions et 1 milliard d’euros.
2. Modernisation des forces terrestres :
   les équipements des soldats, comme le programme Scorpion (véhicules blindés et systèmes numériques), pourraient être généralisés plus rapidement. Ce programme a pour le moment coûté 10 milliards d’euros. Une telle évolution augmenterait la capacité de projection et la résilience des troupes françaises sur le terrain grâce à la modernisation des équipements.
3. Renforcement de la marine nationale :
   la flotte française pourrait accueillir davantage de navires de nouvelle génération, tels que des frégates multimissions (FREMM, 1 milliard d’euros) ou des sous-marins nucléaires d’attaque (SNA, 2 milliards d’euros), essentiels pour protéger les intérêts stratégiques maritimes.
4. Expansion des effectifs et formation :
   actuellement, les forces armées comptent environ 210 000 militaires, un nombre qui pourrait être significativement augmenté pour répondre aux besoins croissants en opérations extérieures et à la sécurisation du territoire.
5. Développement des capacités cyber et drones :
   Face à des menaces modernes, l’investissement dans la cyberdéfense et les drones autonomes serait une priorité. Une armée renforcée dans ces domaines serait mieux préparée aux conflits hybrides de demain.

Un bond stratégique pour la France

Avec 90 milliards d’euros supplémentaires, la France s’élèverait au rang des grandes puissances militaires mondiales. Actuellement, le pays consacre environ 2 % de son PIB à la défense, respectant de justesse les engagements de l’OTAN. Une augmentation de cette ampleur pourrait porter ce ratio à environ 3,5 % du PIB, rapprochant la France des niveaux des États-Unis (environ 3,9 %). Toutefois, une telle comparaison ne s’intéresse pas aux valeurs absolues des sommes engagées et des équipements achetés ou modernisés.

En Europe, seule l’Allemagne, avec ses récents efforts budgétaires pour atteindre 100 milliards d’euros dédiés à la défense, rivaliserait en termes d’investissements. Toutefois, contrairement à l’Allemagne, la France possède une expérience opérationnelle significative, ce qui lui conférerait un avantage stratégique pour utiliser efficacement ces ressources.

Un signal fort pour la souveraineté et les alliances

Les Français, dans leurs propositions budgétaires idéales, envoient un signal clair : ils souhaitent une armée plus forte, capable de garantir la souveraineté nationale dans un monde de plus en plus instable. Ce soutien populaire pourrait également renforcer la position de la France au sein des alliances internationales, telles que l’OTAN et l’Union européenne, en permettant au pays d’assumer un rôle de leader dans la défense collective.

Avec un budget renforcé, la France pourrait également prendre des initiatives stratégiques autonomes, par exemple dans les opérations en Afrique ou dans le Pacifique, où la protection des territoires ultramarins et des voies maritimes reste cruciale. Si ces aspirations venaient à se concrétiser, l’armée française pourrait entrer dans une nouvelle ère, à la fois en termes de puissance et de rayonnement international.

Équipement	Coût unitaire estimé	Description
Sous-marin nucléaire d’attaque (SNA)	1,5 à 2 milliards d’euros	Navire submersible à propulsion nucléaire conçu pour des missions de surveillance, d’attaque stratégique, et de protection des forces en mer.
Frégate multimissions (FREMM)	750 millions à 1 milliard d’euros	Navire de surface polyvalent équipé pour la défense anti-sous-marine, anti-aérienne, et la projection de missiles de croisière.
Griffon (véhicule blindé multi-rôles)	2 à 2,5 millions d’euros	Véhicule de transport blindé conçu pour la mobilité des troupes et leur protection dans des environnements hostiles.
Jaguar (véhicule de reconnaissance et de combat)	5 millions d’euros	Véhicule blindé armé pour des missions de reconnaissance, d’appui-feu, et de lutte contre des cibles blindées.
Serval (véhicule blindé léger)	1 à 1,5 million d’euros	Véhicule léger et robuste conçu pour les terrains difficiles et les missions de patrouille ou de soutien.
Satellite militaire	1 à 1,5 milliard d’euros (grands modèles) ; 1 à 10 millions d’euros (petits modèles)	Satellite en orbite utilisé pour la surveillance, les communications sécurisées ou la détection de missiles.