Traité de partage des eaux : l’Inde ferme les vannes avec le Pakistan

L’Inde durcit drastiquement le ton vis-à-vis du Pakistan en suspendant notamment le traité de l’Indus, marquant ainsi un tournant pour la stabilité régionale.

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Traité de partage des eaux : l’Inde ferme les vannes avec le Pakistan | Armees.com

Ce 23 avril 2025, l’Inde a pris une série de décisions qui dépassent largement le cadre d’une simple réponse sécuritaire. En suspendant le traité de partage des eaux de l’Indus, en fermant le principal poste-frontière avec le Pakistan et en expulsant des diplomates pakistanais, le gouvernement de Narendra Modi a envoyé un message clair : les règles du jeu ont changé.

Tout part d’un drame. Le 21 avril, à Pahalgam, dans la région du Jammu-et-Cachemire, un attentat a fait 26 morts, essentiellement des touristes indiens. L’émotion est immense dans le pays. Mais ce que fait New Delhi ensuite n’est pas seulement une réponse à la douleur : c’est un acte de rupture politique, stratégique, presque civilisationnelle.

Le traité de l’Indus, signé en 1960, est l’un des rares accords que l’Inde et le Pakistan avaient toujours respectés, même en temps de guerre. Il garantissait un partage équitable des eaux entre les deux pays. Sa suspension, c’est plus qu’un geste symbolique : c’est une arme. Priver le Pakistan d’une partie de son eau, c’est peser sur son agriculture, sa stabilité et lui faire comprendre que l’Inde n’acceptera plus aucune forme d’agression, directe ou indirecte.

En parallèle, la fermeture du poste-frontière d’Attari, qui relie les deux pays par la route, est un autre signal fort : la coupure physique s’ajoute à la coupure politique. L’interdiction d’entrée aux citoyens pakistanais, l’expulsion de diplomates, la réduction du personnel de l’ambassade pakistanaise à Delhi… Tout cela montre une volonté assumée d’isoler le Pakistan à tous les niveaux.

Ce n’est pas la première fois que les relations entre les deux voisins s’enveniment. Mais cette fois, le cap est franchi : l’Inde ne veut plus dialoguer, elle veut imposer. Elle ne se contente plus de réagir, elle redessine elle-même les lignes de contact, les zones d’influence, les règles du jeu.

On peut comprendre la colère d’un pays touché par le terrorisme. Pour autant, ces mesures empêcheront-elles réellement d’autres attaques ? Ou risquent-elles, au contraire, de nourrir la spirale de la violence ? Car, en renonçant à toute médiation, en coupant les liens, même les plus minces, l’Inde prend le risque d’un face-à-face durable, tendu et potentiellement violent.

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