La Suède, confrontée à des tensions géopolitiques croissantes en mer Baltique, a annulé treize projets de parcs éoliens offshore. En cause : les risques que ces infrastructures font peser sur sa défense nationale, cruciale face à la menace russe.
Suède : les éoliennes, un risque pour la défense nationale
Les forces armées suédoises ont clairement affiché leur opposition à l’éolien offshore dans la mer Baltique, qualifiant ces projets de « risques inacceptables » pour la sécurité nationale. Les turbines éoliennes, par leurs échos radar et leurs interférences sous-marines, compromettent les capacités de détection des menaces, notamment les sous-marins. L’armée a souligné que « la capacité à détecter les menaces et à recueillir des renseignements joue un rôle crucial ». Ces perturbations, combinées à la proximité stratégique de la Suède avec l’enclave russe de Kaliningrad, rendent incompatibles les projets éoliens et la sécurité militaire dans cette région.
Une zone stratégiquement sensible
La Suède occupe une position géographique clé dans la mer Baltique, à proximité immédiate de Kaliningrad, enclave russe fortement militarisée. Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022, les tensions régionales se sont intensifiées. En intégrant l’OTAN, la Suède renforce le rôle stratégique de ses systèmes de défense, essentiels pour surveiller des menaces potentielles à longue distance. Ces considérations ont poussé Stockholm à privilégier la sécurité militaire au détriment de l’éolien offshore. Comme l’a rappelé le ministre de la Défense Pål Jonson, « les enseignements tirés de la guerre en Ukraine montrent l’importance de rester vigilants face aux systèmes à longue portée russes ».
Un coup d’arrêt pour la transition énergétique
L’abandon des treize projets éoliens dans la mer Baltique en novembre 2024 met à mal les ambitions énergétiques renouvelables de la Suède. Avec une consommation électrique prévue de 300 TWh d’ici à 2045, soit le double de l’actuelle, le pays doit réorganiser ses projets pour répondre à ses objectifs climatiques. Sur les 24 projets initiaux, seuls 11 subsistent. Une alternative envisagée serait de développer des parcs éoliens dans des zones moins sensibles, comme la baie de Botnie ou la côte sud-ouest, où le projet « Poseidon » a reçu le feu vert.
Nous vivons dans une époque inquiétante. Mon mari est Suédois et sa famille habite en Suède ainsi que plusieurs de mes amis. Nous vivons en France et notre groupe local avait lutté contre une implantation de six aérogénérateurs pendant quatre ans, car ces machines seraient dans un
milieu naturel boisé, ce qui ne semble pas du tout écologique. Nous avons gagné ce combat
car j’avais remarqué que les avions de chasse volaient très bas au dessus de la colline forestière. Les vols d’entraînement à très basse altitude et les radars ont interdit la construction de ces machines industrielles. L’armée de L’air s’est donc opposée a toute installation.