Alors que l'armée soudanaise reprend des territoires à Khartoum, des allégations d'exécutions sommaires de civils émergent, rapportées par RFI. Ces accusations inquiètent les observateurs internationaux, qui appellent à une enquête approfondie pour faire la lumière sur ces possibles violations des droits humains.
Offensives militaires et accusations d'exécutions sommaires
Depuis une dizaine de jours, l’armée soudanaise a intensifié ses opérations pour reprendre le contrôle de Khartoum, précédemment occupée par les Forces de soutien rapide (FSR). Cette avancée militaire, marquée par la reprise de plusieurs quartiers, notamment à Khartoum Nord, est toutefois entachée de graves accusations. Selon des rapports locaux, plusieurs civils, en particulier de jeunes hommes, auraient été exécutés sommairement, soupçonnés de collaborer avec les FSR.
Les témoignages recueillis par des organisations de défense des droits humains, telles qu'Avocats d’urgence, font état de dizaines d’exécutions. Ces civils, accusés sans preuves concrètes, ont été arrêtés puis abattus par des soldats après la reconquête de certains quartiers, comme celui d'Alfaya. Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux corroborent ces allégations, montrant des soldats accusant les victimes de « collaboration » avec les paramilitaires. Toutefois, la notion de "collaboration" est floue, et pourrait couvrir des actions diverses, y compris de simples échanges ou interactions involontaires.
Un appel à des enquêtes impartiales
Face à la gravité de ces accusations, les Nations Unies, par la voix de Radhouane Nouicer, responsable des droits de l'homme au Soudan, ont exprimé leurs profondes inquiétudes. Selon ce dernier, les exécutions rapportées, si elles sont confirmées, constituent une violation flagrante des droits humains. Il appelle à des investigations indépendantes et impartiales pour déterminer les faits et identifier les responsables.
Le rôle des alliés de l’armée soudanaise, notamment des milices locales comme la brigade Bara bin Malik, est également évoqué. Certains témoins rapportent que des civils auraient tenté de fuir les combats avant d’être pris pour cible. Cependant, la confusion règne quant à leur affiliation exacte : sont-ils des civils, des membres des FSR, ou simplement des personnes fuyant le chaos ? Les observateurs s'accordent à dire que seule une enquête minutieuse permettra de démêler les faits et de clarifier ces zones d'ombre.