L’exploration spatiale nous réserve toujours des surprises avec des découvertes étonnantes sur Mars. Récemment, une équipe de chercheurs chinois a passé au crible les données recueillies par le rover Zhurong et avance l’idée que la planète rouge aurait pu abriter jadis un immense océan, un peu comme nos côtes actuelles. Ces observations géologiques pourraient bien renouveler notre vision de l’histoire martienne et soulèvent la possibilité d’une vie passée sur la planète.
Plongée dans le sous-sol martien
Le rover Zhurong s’est montré très utile pour cette avancée. Équipé du radar Rover Penetrating Radar (RoPeR), il a parcouru 1921 mètres à la surface martienne avant de se mettre en hibernation. Ce trajet a permis de détecter 76 structures enfouies à des profondeurs comprises entre 10 et 35 mètres. Leur inclinaison, variant de 6° à 20°, a intrigué les scientifiques qui se demandent d’où elles pourraient provenir.
Ces formations rappellent fortement les plages de notre planète. En effet, les chercheurs ont relevé des motifs d’érosion particuliers et une permittivité moyenne de 4,4 (un indice souvent lié aux environnements côtiers), similaires aux nuages martiens observés.
L’hypothèse d’un océan disparu
Les données recueillies par Zhurong font évoquer l’existence d’un océan qui aurait perduré sur Mars pendant plusieurs dizaines de millions d’années. Les dépôts sédimentaires identifiés semblent avoir été sculptés par des vagues ou des courants marins, témoignant d’un cycle hydrologique stable et sur une longue période. Certaines structures en forme de dômes sont interprétées comme d’anciennes crêtes de plage, renforçant ainsi l’hypothèse d’un environnement marin révolu, en lien avec les formations géologiques sur Mars.
L’idée que cet ancien océan ait offert un habitat propice à une vie microbienne est également évoquée. Si ces eaux ont bien existé, elles auraient pu créer des conditions favorables au développement de formes de vie simples, du même genre que celles observées dans certaines zones aquatiques sur Terre.
Comparaison avec les littoraux terrestres
Pour appuyer leurs conclusions, les chercheurs se sont appuyés sur des données issues de 21 littoraux terrestres différents. Les ressemblances marquantes entre les formations martiennes et les côtes de notre planète viennent soutenir l’idée que Mars ait connu un passé beaucoup plus humide qu’on ne le croyait.
Ces comparaisons confortent les hypothèses des scientifiques et ouvrent la porte à une meilleure compréhension de phénomènes géologiques similaires sur des corps planétaires différents.
Même si ces découvertes ouvrent des perspectives passionnantes, on ne connaît pas encore toute l’étendue de cet ancien océan. Pour valider définitivement ces hypothèses, il faudra prélever des échantillons lors de futures missions spatiales.
Source de l’étude : https://www.pnas.org/doi/10.1073/pnas.2422213122