Les États-Unis se préparent au pire : le Pentagone double ses armes face à la Chine

Le Pentagone prévoit de quadrupler sa production de missiles pour parer à toute menace chinoise.

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Les États-Unis se préparent au pire : le Pentagone double ses armes face à la Chine
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Dans une situation géopolitique tendue, le Pentagone s’inquiète sérieusement de ses réserves d’armement. Accélérer la production de missiles est devenu prioritaire pour éviter de se faire surprendre en cas de conflit avec la Chine. Cette démarche s’inscrit dans une stratégie plus large visant à renforcer la capacité militaire des États-Unis face aux défis internationaux actuels.

La stratégie du réarmement américain

Les préoccupations du Pentagone trouvent leurs racines dans plusieurs événements récents. L’invasion russe de l’Ukraine en 2022 a déjà mis une grosse pression sur les stocks d’armes américains. Par ailleurs, un conflit de 12 jours entre Israël et l’Iran a diminué de manière significative les réserves militaires. Dans ce climat, l’objectif des États-Unis est non seulement de reconstituer leurs stocks, mais aussi de se préparer à une éventuelle menace venant de la Chine.

Pour répondre à ces défis, Washington a mis en place un plan ambitieux visant à doubler, voire quadrupler, la production d’une douzaine d’armes critiques. Un « Conseil pour l’accélération des munitions », dirigé par Steve Feinberg, vice-secrétaire à la Défense, pilote cette initiative. Des réunions stratégiques sont régulièrement organisées avec des personnalités comme Pete Hegseth, secrétaire à la Défense, et le général Dan Caine, chef d’état-major interarmées, afin de coordonner le tout avec les fabricants de missiles.

Quoi produire et dans quelle quantité

Parmi les armements sur le devant de la scène figurent notamment les intercepteurs Patriot, les missiles de frappe de précision, les missiles chinois air-sol longue portée et les missiles mer-surface SM-6. Ces systèmes se placent au cœur du projet américain pour renforcer sa présence dans la région indo-pacifique et protéger ses bases ainsi que ses alliés contre une agression éventuelle de la Chine.

Un contrat majeur a été attribué à Lockheed Martin pour produire environ 2 000 missiles PAC-3 Patriot d’ici 2026, avec un investissement avoisinant les 10 milliards d’euros. Le Pentagone vise à maintenir ce niveau de production chaque année entre 2024 et 2026.

Les défis industriels et les réactions des entreprises

Atteindre ces objectifs n’est pas simple. Lockheed Martin a déjà du mal à répondre à la demande mondiale pour les missiles Patriot. Face aux exigences du Pentagone, qui souhaite quadrupler leur production, une demande d’information préliminaire a été envoyée aux industriels pour qu’ils augmentent leur cadence de production de 2,5 fois sur des périodes allant jusqu’à 24 mois.

Lockheed Martin envisage d’investir massivement dans ses capacités de production tandis que Northrop Grumman a déjà jeté plus d’un milliard d’euros dans des installations pour produire du propergol solide, soulignant la dépendance stratégique des États-Unis.

Les défis financiers et logistiques

La fabrication massive d’armements comporte des complexités logistiques non négligeables, mais elle est cruciale pour la dissuasion stratégique des États-Unis. L’assemblage complet d’un missile peut prendre jusqu’à deux ans et nécessite ensuite plusieurs mois pour les tests et les certifications, ce qui peut coûter plusieurs centaines de millions d’euros. Le Pentagone travaille actuellement sur la cartographie des chaînes d’approvisionnement afin d’identifier et de corriger leurs potentielles faiblesses.

Pour soutenir cet effort ambitieux, le gouvernement a prévu une enveloppe supplémentaire surnommée « Big beautiful bill » allouant 25 milliards d’euros sur cinq ans pour stimuler la production de munitions, en complément du projet Dôme d’or. Néanmoins, certains analystes estiment que des investissements bien plus importants seront nécessaires pour atteindre les objectifs fixés.

L’effort commun entre responsables politiques et hauts gradés militaires se reflète dans les propos de Sean Parnell du Pentagone, interrogé par le Wall Street Journal : « Le président Trump et le secrétaire Hegseth explorent des voies extraordinaires pour renforcer notre puissance militaire. » Cette détermination traduit toute l’urgence ressentie face aux enjeux sécuritaires d’aujourd’hui.

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