La frégate FREEM, atout maître de la puissance navale française

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Depuis plusieurs années, un bâtiment incarne l’ambition de la France de rester une puissance navale incontournable. Très discrète mais toujours en première ligne, la frégate FREEM porte de lourds enjeux diplomatiques, technologiques et militaires.

Le 3 novembre 2024, la frégate FREMM Aquitaine regagnait son port d’attache après un long déploiement dans le Grand Nord. Derrière ce retour se cache une réalité stratégique : la frégate FREEM (frégate européenne multi-missions) est devenue l’épine dorsale des forces navales françaises. Conçue dès le début des années 2000, cette classe de bâtiments incarne l’évolution de la guerre navale moderne, combinant haute technologie, polyvalence et ambitions exportatrices.

Une frégate FREEM pour répondre à tous les types d’opérations militaires

La frégate FREEM a été développée dans le cadre d’une coopération entre la France et l’Italie via le programme européen FREMM. Ce partenariat, mené par Naval Group et Fincantieri, visait à créer une frégate de nouvelle génération capable d’assurer un large éventail de missions : lutte anti-sous-marine, défense aérienne, frappes terrestres et opérations de renseignement (Voiture blindée).

À la différence d’autres bâtiments spécialisés, la FREMM se distingue par sa polyvalence et sa furtivité. Dotée d’un sonar CAPTAS-4, de missiles de croisière MdCN (missile de croisière naval), d’un canon de 76 mm, et capable d’embarquer un hélicoptère NH90, elle conjugue détection longue distance, puissance de feu et autonomie opérationnelle.

Son rôle est crucial au sein des forces aéronavales françaises. Le 8 novembre 2024, la FREMM Aquitaine terminait une patrouille de 77 jours dans l’Atlantique Nord, participant à l’exercice OTAN Northern Viking 24 et intégrant le Standing NATO Maritime Group 1. L’objectif était double : affirmer la présence française dans un théâtre stratégique et renforcer l’interopérabilité avec les alliés (Ministère des Armées).

Des exportations intensives qui reconfigurent les équilibres navals

La frégate FREEM n’est pas uniquement une plateforme opérationnelle, elle est aussi un produit phare à l’export. Plusieurs pays comme l’Égypte, le Maroc, la Grèce ou encore l’Indonésie ont acquis des versions de cette frégate, preuve de sa compétitivité et de sa fiabilité. La marine italienne a même cédé ses propres unités pour conquérir de nouveaux marchés.

En avril 2025, la Grèce était en discussion avec Rome pour acquérir les FREMM italiennes Carlo Bergamini et Virginio Fasan, mises en service en 2013. Leur prix — 300 millions d’euros l’unité — reste très attractif comparé aux nouvelles frégates françaises FDI proposées par Naval Group. Le délai de livraison, quelques mois seulement, s’est révélé décisif pour Athènes.

Cette stratégie d’exportation agressive permet aux marines de conserver une flotte jeune et moderne tout en soutenant leur industrie navale nationale. Elle pousse la France à revoir son modèle, notamment en proposant une production accélérée de coques de FDI pour limiter les délais (Meta-Defense).

Une modernisation continue au cœur des enjeux maritimes

La FREMM continue d’évoluer. Deux nouvelles unités françaises vont prochainement être équipées du système de conduite de tir STIR, améliorant considérablement leurs capacités de défense aérienne (Mer et Marine, 20 septembre 2024). L’intégration de systèmes de guerre électronique de nouvelle génération ainsi que de drones de surveillance est également en cours.

Ces améliorations technologiques ne sont pas anecdotiques. Elles permettent aux FREMM de maintenir un avantage stratégique dans des zones de plus en plus contestées, que ce soit en Méditerranée, en mer Baltique ou dans l’Arctique.

En parallèle, la complémentarité avec d’autres plateformes, comme le sous-marin nucléaire d’attaque Barracuda, permet d’assurer une couverture opérationnelle maximale. Tandis que les Barracuda opèrent en profondeur pour des missions de renseignement ou d’attaque, les FREMM assurent le contrôle de surface et la protection de groupes aéronavals. Ensemble, ils constituent le socle de la dissuasion française en mer.

Le pilier de la puissance maritime française

Si la France revendique encore aujourd’hui son statut de puissance militaire à vocation mondiale, elle le doit en grande partie à la frégate FREEM. Ces bâtiments ont été déployés dans la majorité des opérations extérieures françaises depuis 2012 : opérations Chammal, Hamilton ou Atalante, surveillance du détroit d’Ormuz, escortes stratégiques, missions de dissuasion.

Les retours d’expérience sont unanimes dans la Marine nationale. Selon le commandant d’une FREMM interviewé en mars 2025, ces frégates sont « des plateformes incroyablement souples, puissantes et fiables, capables d’évoluer dans les environnements les plus hostiles » (Ministère des Armées, podcast CEMS).

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