En pleine crise, le Liban élit un militaire comme président

Le général Joseph Aoun a été élu président au Liban.

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Le Liban a élu comme président le général Joseph Aoun. Wikipedia
Le Liban a élu comme président le général Joseph Aoun. Wikipedia | Armees.com

Le Liban tourne une page majeure de son histoire. Après plus de deux ans sans chef d’État, les députés ont élu Joseph Aoun, chef des forces armées, à la présidence. Un choix qui reflète les compromis entre puissances locales et internationales, dans un pays en crise.

Un choix crucial pour un pays en crise

Le Liban, sans président depuis deux ans, était paralysé par des dissensions entre blocs politiques. L’élection de Joseph Aoun, le 9 janvier, met fin à cette impasse. Commandant en chef de l’armée depuis 2017, il a obtenu 99 voix sur 128 lors d’un second tour de scrutin.

Cette victoire marque une étape symbolique. Joseph Aoun, sans expérience politique, s’appuie sur la réputation solide de l’armée libanaise, perçue comme une institution unificatrice dans un pays profondément divisé. À l’issue du vote, il a promis de renforcer l’autorité de l’État, notamment en assurant le monopole des armes, et d’entamer rapidement des consultations pour nommer un Premier ministre.

Une élection soutenue par des puissances locales et internationales

La candidature de Joseph Aoun bénéficiait d’un large soutien, tant à l’international que dans les cercles politiques libanais. Les États-Unis, l’Arabie saoudite et plusieurs pays occidentaux voyaient en lui une figure apte à stabiliser le Liban. Toutefois, son élection a nécessité un compromis interne : les blocs chiites du Hezbollah et du mouvement Amal ont fini par soutenir sa candidature, après une rencontre décisive le jour même.

Ce soutien n’était pas acquis d’avance. Lors du premier tour, ces partis avaient préféré s’abstenir, avant d’obtenir des garanties sur les priorités du nouveau président : le retrait israélien du Sud-Liban et la reconstruction des zones ravagées par les conflits. Ce basculement souligne la complexité des équilibres politiques au Liban, où chaque décision reflète des négociations minutieuses entre intérêts locaux et pressions internationales.

Une mission délicate pour un président novice

À 61 ans, Joseph Aoun hérite d’un pays en pleine tourmente, frappé par une crise économique sans précédent et des tensions sociales exacerbées. Malgré son absence d’expérience politique, il pourrait tirer profit de son image d’homme de consensus, forgée à la tête d’une institution respectée.

Sa présidence débute dans un contexte où l’urgence est de restaurer la confiance dans les institutions libanaises. Si ses engagements sur la neutralité militaire et la réforme économique sont tenus, il pourrait marquer une rupture avec les pratiques politiques antérieures. Reste à voir si Joseph Aoun parviendra à concilier les attentes d’une population désillusionnée et les intérêts divergents des acteurs régionaux et internationaux.

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