Avec l'escalade des hostilités entre Israël et le Hezbollah au Liban, l'Égypte craint une guerre régionale totale. Ce scénario met en péril les efforts diplomatiques visant à négocier un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza.
Un risque de guerre totale selon l'Égypte
Les tensions dans le Moyen-Orient ont récemment atteint un point critique. Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a exprimé ses inquiétudes lors d'une rencontre à New York, déclarant que l'Égypte redoute une "escalade qui conduirait à une guerre totale" dans la région. Ces déclarations font suite à l'intensification des affrontements entre Israël et le Hezbollah, et les dernières frappes israéliennes sur Beyrouth.
Le contexte de ces craintes s'inscrit dans une situation diplomatique tendue. Alors que des négociations pour un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas se poursuivent, la montée des violences à la frontière israélo-libanaise menace de tout faire échouer. L'Égypte, avec le Qatar et les États-Unis, joue un rôle de médiateur dans ces pourparlers. Cependant, le manque de volonté politique, en particulier du côté israélien, selon Badr Abdelatty, complique l'atteinte d'un accord.
La crainte d'une conflagration régionale
L'inquiétude égyptienne ne se limite pas à l'escalade des violences entre Israël et le Hezbollah. Le Caire craint qu'une guerre totale ne prenne forme dans l'ensemble de la région, avec des conséquences désastreuses pour la stabilité du Moyen-Orient. Le Liban, en particulier, pourrait devenir un nouvel épicentre du conflit, comme l'a souligné le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.
Cette menace pèse également sur les efforts diplomatiques internationaux. Si une guerre éclate, non seulement les négociations pour un cessez-le-feu à Gaza échoueront, mais toute la région pourrait être entraînée dans un conflit armé généralisé. L'Égypte, pays ayant signé un accord de paix avec Israël, redoute également des répercussions économiques et sécuritaires directes. Le pays partage une frontière avec Gaza et a toujours joué un rôle clé dans la médiation des conflits dans la région.
La position égyptienne face aux acteurs régionaux
L'Égypte a toujours prôné la stabilité et la paix dans le Moyen-Orient, et ses dirigeants, à commencer par le président Abdel Fattah al-Sissi, ont intensifié leurs efforts pour empêcher une escalade. Lors de récentes discussions avec le secrétaire d'État américain Antony Blinken, al-Sissi a réaffirmé l'engagement de l'Égypte à rechercher une solution pacifique au conflit à Gaza. Cependant, la montée en puissance du Hezbollah, soutenu par l'Iran, complique davantage la situation.
Le gouvernement égyptien condamne fermement les actions provocatrices, notamment celles du gouvernement israélien, qui ont exacerbé les tensions avec le Hezbollah. Selon Badr Abdelatty, ces mesures risquent de déstabiliser encore plus la région. L'Égypte se trouve donc dans une position délicate, cherchant à préserver la paix tout en naviguant entre les intérêts régionaux et internationaux, notamment ceux des États-Unis et du Qatar, qui jouent également un rôle dans les pourparlers.