Climat tendu : l’armée britannique « prête au combat »

Le Royaume-Uni investit massivement dans sa défense avec un plan ambitieux : 15 milliards pour moderniser son arsenal et des milliers d’emplois à la clé.

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Climat tendu : l'armée britannique "prête au combat"
Credit : Richard Pohle/Pool via AP | Armees.com

Le Royaume-Uni a récemment amorcé un virage important avec l’annonce d’un vaste plan de réarmement. Ce projet, lancé par le Premier ministre Keir Starmer, a pour but de préparer les forces armées britanniques face à des menaces de sécurité qui se multiplient de manière surprenante. Cette initiative vise à renforcer la sécurité nationale tout en affirmant la position du pays sur la scène internationale.

Un plan stratégique de taille

En juillet 2024, le Royaume-Uni a lancé un examen stratégique de la défense dont le premier rapport propose 62 recommandations. La visée ? Transformer le pays en une nation « prête au combat » et équipée pour les décennies à venir. Selon Keir Starmer, cet examen donnera aux forces armées les moyens de disposer de l’équipement nécessaire pour maintenir la sécurité sur le territoire tout en ouvrant de belles perspectives d’emploi pour les ingénieurs, les constructeurs navals et les techniciens.

Parmi les mesures phares, on compte la construction de douze sous-marins d’attaque et de six nouvelles usines de munitions, ce qui créera 1 000 emplois. Ces usines produiront des milliers de nouvelles munitions d’artillerie, renforçant ainsi la dissuasion en Europe. Le Royaume-Uni va aussi investir dans des systèmes de défense antimissile et mettre sur pied une Royal Navy hybride qui combinera drones, sous-marins de la Royal Navy et aéronefs.

Des investissements colossaux et des partenariats internationaux

Avec le programme AUKUS, en partenaire avec les États-Unis et l’Australie, le plan prévoit la construction de douze sous-marins conventionnels à propulsion nucléaire, qui devraient entrer en service vers la fin des années 2030. Côté finances, le gouvernement annonce des investissements massifs : 15 milliards de livres sterling pour moderniser l’arsenal nucléaire britannique, 1 milliard de livres pour un nouveau commandement CyberEM, et 1,5 milliard de livres pour l’amélioration des logements des forces armées.

Sur le plan économique et militaire, l’objectif est d’augmenter les dépenses de défense pour atteindre 2,5 % du PIB d’ici 2027, avec ensuite une montée à 3 % au cours de la prochaine législature. Ces augmentations représentent la plus forte hausse soutenue des dépenses de défense depuis la fin de la guerre froide.

Réformes industrielles et militaires en marche

L’expansion industrielle occupe une place centrale dans ce plan avec la promesse de construire au moins six nouvelles usines de munitions. Cette montée en puissance industrielle permettra, selon le planning, le lancement d’un nouveau sous-marin tous les dix-huit mois. Par ailleurs, l’achat annoncé par John Healey, le secrétaire à la Défense britannique, comprend jusqu’à 7 000 nouveaux missiles de croisière fabriqués localement.

Les priorités stratégiques mises en avant incluent une préparation poussée au combat des forces armées britanniques, le renforcement des contributions à l’OTAN via une politique dite « OTAN d’abord », ainsi qu’une accélération de l’innovation technologique à un rythme comparable à celui des périodes de guerre. Le volet nucléaire voit également un investissement important avec 15 milliards de livres sterling affectés au renouvellement complet des têtes nucléaires souveraines.

Des retombées économiques et sociales attendues

Les hausses de dépenses prévues sont présentées comme un « dividende de défense » pour les travailleurs du pays. Cet investissement devrait dynamiser la création d’emplois qualifiés partout au Royaume-Uni, tout en procurant un sentiment de fierté et des opportunités au niveau local. Dans une période géopolitique tendue, marquée par des événements comme la guerre en Europe et des cyberattaques fréquentes, ces initiatives sont perçues comme nécessaires pour protéger le pays.

Keir Starmer réaffirme son engagement à rendre la Grande-Bretagne prête au combat tout en investissant dans divers secteurs liés à la défense, y compris dans la production de munitions et dans les technologies innovantes comme l’intelligence artificielle. Même si certains, comme James Cartlidge du Parti conservateur, restent sceptiques sur le financement effectif du projet, le gouvernement semble déterminé à réaliser ses ambitions, malgré les critiques internes.

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