Une révélation des services secrets américains
La Russie envisage de fournir aux rebelles houthis du Yémen des missiles anti-navires avancés, selon des rapports récents des services de renseignement américains. Cette décision potentielle intervient en réponse au soutien militaire des États-Unis à l’Ukraine, exacerbant ainsi les tensions géopolitiques dans la région.
Les services de renseignement américains ont révélé que la Russie pourrait armer les rebelles houthis avec des missiles anti-navires sophistiqués, notamment les Rubezh B-21, en représailles à l’approbation par le président Biden de l’utilisation d’armes américaines par l’Ukraine contre des cibles russes. Selon des informations publiées par Business Insider le 20 juillet 2024, cette manœuvre serait une réponse stratégique à l’escalade des conflits en Ukraine et au soutien continu des États-Unis à Kiev.
Les Houthis, soutenus par l’Iran, ont intensifié leurs attaques contre des navires commerciaux et militaires dans la mer Rouge depuis octobre, menaçant la stabilité régionale et augmentant la pression sur Israël et l’Occident. Un membre du bureau politique houthi, Ali al-Qahoum, a souligné le renforcement des relations avec la Russie, la Chine et les pays BRICS, visant à contester l’influence occidentale dans la région.
Implications pour la sécurité maritime
L’introduction de systèmes de missiles avancés entre les mains des Houthis représente une menace significative pour les opérations navales dans la région. Depuis 2014-2015, les Houthis disposent de missiles anti-navires, notamment les P-21 et P-22 de l’ère soviétique et les C-801 chinois. Bien que l’opérabilité de ces missiles reste incertaine, les récentes acquisitions suggèrent une amélioration de leur arsenal.
Les attaques répétées des Houthis contre des navires commerciaux, avec au moins 53 incidents enregistrés entre octobre et mai, ont provoqué une réponse militaire des États-Unis et de leurs alliés, notamment le groupe de frappe du porte-avions Dwight D. Eisenhower, qui a tiré plus de 500 munitions sur des cibles houthies. Cependant, des inquiétudes persistent quant à l’efficacité de ces mesures, comme l’a souligné le chef du Commandement central américain, Erik Kurilla, qui a appelé à des actions militaires plus robustes et à une approche globale impliquant des pressions diplomatiques et économiques accrues.
Vers une résolution diplomatique ?
Les efforts diplomatiques pour dissuader la Russie de procéder à ce transfert d’armes incluent l’utilisation d’un pays tiers comme intermédiaire. Toutefois, les récentes indications montrent que le président russe Vladimir Poutine considère toujours cette option, ce qui pourrait renforcer l’alliance militaire et stratégique entre la Russie et l’Iran et intensifier le conflit au Yémen.
Un analyste cité par le Wall Street Journal a déclaré que l’armement des Houthis par la Russie représenterait un saut qualitatif dans leurs capacités militaires, aggravant ainsi les défis pour les forces navales opérant dans la région. Cette situation pourrait conduire à une patrouille plus agressive et à des mesures défensives renforcées de la part des États-Unis, du Royaume-Uni et d’autres nations impliquées.