Loi de Programmation Militaire : ce que les députés veulent améliorer

Les élus de la commission de la défense à l’Assemblée ont proposé plus de 900 amendements à la loi de programmation militaire.

Jean Baptiste Giraud
Par Jean-Baptiste Giraud Publié le 11 mai 2023 à 19h23
Loi de programmation militaire

Les élus de la commission de la défense à l’Assemblée ont proposé plus de 900 amendements à la loi de programmation militaire.

Loi de programmation : des budgets en hausse de 40%

Il y a un peu plus d’un mois, le ministre des Armées Sébastien Lecornu présentait la nouvelle Loi de Programmation Militaire (LPM) en conseil des ministres. Un texte actuellement examiné par les membres de la commission de la défense à l’Assemblée Nationale, avant l’examen en séance plénière prévu à partir du 22 mai. Et leur volonté de voir ce texte amendé est explicite, avec pas moins de 940 amendements déposés.

Pourtant, dans le nouveau contexte de la guerre en Ukraine, la nouvelle LPM prévoit une hausse des budgets de 40%, avec un investissement annoncé de 413 milliards d’euros sur sept ans. Pour le rapporteur du texte, le député Renaissance Jean-Michel Jacques, alors que la LPM 2019-2025 a permis une "réparation" des armées françaises après des décennies de sous-investissement, la prochaine doit acter leur "transformation". Les députés convaincront-ils le gouvernement de modifier réellement son projet de programmation militaire ? Sur certains matériels bien précis, les demandes des élus sont en tout cas des plus claires.

Des exigences en termes de matériels

Ainsi, le député RN Frank Giletti recommande de revenir à l’horizon 2030 à la cible de 185 avions Rafale pour l’armée de l’air et de l’espace, cible réduite à 137 appareils. De même, le groupe socialiste propose de rénover 200 chars Leclerc, également d’ici à 2030. Or le projet de LPM ne prévoit pour l’instant d’en moderniser que 160. Les élus socialistes proposent également d’adopter l’EMBT (Enhanced Main Battle Tank) afin de succéder au char français. Un concept associant un châssis du Leopard 2 allemand à une tourelle de Leclerc.

Par ailleurs, un amendement du groupe LFI-NUPES demande de revenir à la cible de 50 avions de transport A400M en 2030, contre "au moins 35" dans le texte actuel. Côté marine, le député LR Jean-Louis Thiériot propose l’acquisition de quatre navires amphibies Batral à destination des outre-mer. Un bateau ne requérant qu’un équipage limité (20-25 hommes) mais pouvant facilement débarquer des unités d’infanterie afin de défendre un territoire. De son côté, le groupe socialiste propose que Naval Group livre d’ici 2030 cinq FDI (Frégates de défense et d’intervention, contre trois prévu dans le projet de LPM.

Jean Baptiste Giraud

Journaliste éco, écrivain, entrepreneur. Dir de la Rédac et fondateur d’EconomieMatin.fr. Fondateur de Cvox.fr. Officier (R) de gendarmerie.