La Russie traverse une période mouvementée sur le plan géopolitique avec la perte de sa capacité à déployer des sous-marins diesel en mer Méditerranée. Cela découle de la fermeture surprise de leur base navale dans le port syrien de Tartous par le nouveau gouvernement syrien. C’est un vrai coup de théâtre pour Moscou, qui avait réussi à garder un pied militaire dans cette zone stratégique depuis 2013.
Un accord qui tombe à l’eau
En 2019, la Russie avait signé un bail long de 49 ans pour utiliser le port de Tartous, scellé avec le régime de Bachar al-Assad. Mais voilà que ce contrat a été annulé récemment, privant ainsi Moscou d’un point d’ancrage vital pour ses opérations militaires en Méditerranée. Début décembre, les forces russes ont dû battre en retraite à 16 kilomètres des côtes, ce qui rend impossible toute mission durable pour leurs sous-marins diesel dans ces eaux.
Cette base était un atout majeur pour la Russie, permettant le déploiement et l’entretien des sous-marins nucléaires et conventionnels, mais le déclin naval complique la situation. Même si les sous-marins nucléaires peuvent aller plus loin sans refaire surface, leur efficacité pourrait bien prendre un coup avec cette fermeture imprévue.
Quelle suite pour l’armée russe ?
La fermeture du port de Tartous complique sérieusement les manœuvres militaires russes en Méditerranée. On a déjà vu deux cargos russes entrer au port pour probablement rapatrier du matériel et du personnel. Des véhicules militaires et divers équipements sont prêts à être embarqués.
Les troupes russes continuent toutefois leurs opérations depuis la base aérienne de Khmeimim à Lattaquié. Mais sans accès direct à Tartous par voie maritime, il se peut que les opérations dans la région perdent en efficacité.
Tensions locales : Qui y gagne vraiment ?
Côté syrien, Riad Judi, chef des douanes syriennes, a déclaré que désormais, les bénéfices du port iraient directement dans les poches du pays. En parallèle, Moscou est accusé d’avoir négligé ses engagements concernant la modernisation du port prévue dans l’accord initial signé en 2019.
Tout ça soulève pas mal de questions sur l’avenir des relations entre Moscou et Damas et sur ce que cela pourrait signifier économiquement pour la Syrie après avoir repris possession du port.
Vers où se tourner maintenant ?
Devant cet obstacle majeur, Moscou regarde ailleurs et explore d’autres options avec ses alliés nord-africains. L’Algérie semble être une piste intéressante grâce aux bonnes relations historiques qu’elle entretient avec Moscou. La Libye pourrait aussi devenir une option viable grâce aux ports possibles comme ceux de Tobrouk et Benghazi.
Mais attention ! Ces alternatives ne sont pas sans poser quelques soucis logistiques importants. Les capacités actuelles des ports libyens à accueillir efficacement les gros engins militaires russes restent incertaines et nécessiteraient sûrement des améliorations majeures avant tout projet sérieux.
D’après Tom Sharpe (un ancien officier britannique expert en guerre navale), « la Russie aurait maintenant bien du mal » à faire naviguer durablement ses sous-marins en Méditerranée sans avoir accès direct à une base comme celle de Tartous. Cette situation pourrait forcer Moscou à revoir sa stratégie militaire dans cette partie du monde tout en cherchant activement à solidifier ses alliances présentes ou futures.
Ce bouleversement montre bien combien c’est important d’avoir des bases stratégiquement placées quand on veut maintenir une présence militaire solide au niveau international. Que ce soit pour ceux qui observent ou ceux qui agissent localement, ces événements rappellent comment les équilibres géopolitiques peuvent vite changer et influencer profondément les dynamiques régionales et mondiales !
