KNDS, géant franco-allemand de la défense terrestre, a engagé des négociations exclusives pour acquérir la division défense de Texelis, un spécialiste français de la mobilité pour véhicules blindés.
Une alliance fondée sur un partenariat solide
KNDS et Texelis ne sont pas des inconnus l’un pour l’autre. En 2018, les deux entreprises ont uni leurs forces pour remporter un contrat stratégique dans le cadre du programme Scorpion de l’armée française : la fourniture de près d’un millier de blindés légers Serval d’ici à 2030. Dans ce projet, Texelis fournit la chaîne cinématique et la mobilité des véhicules, tandis que KNDS assure l’assemblage et l’armement. Ce succès a confirmé le savoir-faire de Texelis dans la conception de solutions de mobilité pour véhicules militaires 4×4, 6×6 et 8×8.
Avec la signature d’un protocole d’accord, KNDS ambitionne désormais d’intégrer Texelis Défense à son giron industriel. Cette acquisition marquerait une consolidation dans l’industrie de l’armement terrestre, dans un contexte où la concurrence internationale s’intensifie.
Texelis, PME de Limoges, est un acteur clé de la mobilité des blindés et des véhicules lourds. Forte d’un effectif de 350 salariés et d’un chiffre d’affaires de 110 millions d’euros en 2024, l’entreprise s’est imposée dans le secteur grâce à son expertise en châssis et transmission. Sa capacité à innover dans l’hybridation des véhicules blindés et la gestion énergétique des transports en fait un atout stratégique pour KNDS.
L’entreprise ne se limite pas au secteur militaire : elle est également impliquée dans des projets de mobilité urbaine, notamment pour la SNCF et le transport en commun. L’acquisition de Texelis Défense nécessitera toutefois une scission de la société en deux entités distinctes : Texelis Défense et Texelis Transport, chacune spécialisée dans son domaine.
KNDS, une ambition européenne affirmée
KNDS, né de la fusion entre le français Nexter et l’allemand Krauss-Maffei Wegmann en 2015, représente l’un des plus grands fabricants européens de systèmes militaires terrestres. Avec 10 000 employés et un chiffre d’affaires de 3,3 milliards d’euros en 2023, le groupe bénéficie d’un carnet de commandes estimé à 16 milliards d’euros. Son objectif est clair : renforcer sa compétitivité et ses capacités d’innovation.
Après la fusion d’Aarqus (ex-Renault Trucks Defense) avec le groupe belge John Cockerill, le rachat de Texelis permettrait à KNDS de récupérer des compétences clés en mobilité, tout en renforçant son implantation sur le territoire français.
Si l’annonce de ce rapprochement suscite de nombreuses attentes, l’acquisition reste soumise à plusieurs conditions. La finalisation de la transaction, prévue pour fin 2025, dépendra de la validation des instances réglementaires et de la mise en œuvre des accords conclus entre les parties.
Nicolas Chamussy, dircteur général de KNDS France, souligne que cette opération « permettrait à KNDS de renforcer sa croissance et de retrouver des compétences dans le domaine de la mobilité ». De son côté, Charles-Antoine de Barbuat, président de Texelis, voit en cette intégration « des perspectives de croissance au-delà du succès du projet Serval ».
ce n’est pas Aarqus mais Arquus. Nom bizarre voire malheureux dans les deux cas, mais le premier n’existe pas.