Sahel : Boko Haram à l’offensive au Nigeria, 32 morts

Jean Baptiste Le Roux
Par Jean-Baptiste Leroux Publié le 2 juillet 2024 à 14h51
Le Nigeria a été une fois de plus victime de Boko Haram Wikipedia
Le Nigeria a été une fois de plus victime de Boko Haram Wikipedia - © Armees.com

Les attentats-suicides de Boko Haram ont ravagé la ville de Gwoza, causant la mort de 32 personnes et en blessant des dizaines d’autres. Cet événement tragique souligne la persistance de la menace jihadiste dans le nord-est du Nigeria, malgré les pertes territoriales du groupe.

Nigeria : plusieurs attaques suicides de Boko Haram

Les attaques-suicides de Boko Haram ont récemment secoué la ville de Gwoza, située dans l'État de Borno, au nord-est du Nigeria. Le groupe jihadiste a orchestré quatre attentats presque simultanés, faisant au moins 32 morts et des dizaines de blessés. Les cibles comprenaient des civils et des lieux publics, notamment un mariage, et les assaillants comprenaient des femmes kamikazes. Lors d'une visite à l'hôpital de Maiduguri, le vice-président Kashim Shettima a confirmé que 42 blessés avaient été transportés pour traitement, dont 26 étaient toujours hospitalisés. Ces attaques brutales montrent que, malgré la réduction de leur territoire, Boko Haram reste une menace dangereuse pour la région.

Boko Haram est un groupe jihadiste qui cherche à établir un califat dans le nord-est du Nigeria. Depuis plus d'une décennie, ils mènent une campagne de terreur, utilisant fréquemment des femmes kamikazes pour mener leurs attaques. Ces méthodes brutales visent à déstabiliser la région et à instaurer la peur parmi la population. Depuis le début de leur insurrection en 2009, Boko Haram a causé la mort de plus de 40.000 personnes et a déplacé environ deux millions de personnes. Malgré les efforts militaires pour contrer leur influence, le groupe continue de mener des attaques meurtrières, notamment dans les régions frontalières avec le Cameroun.

Une situation sécuritaire précaire

La situation sécuritaire au Nigeria reste précaire. Avec le départ des forces françaises du Sahel, les groupes terroristes comme Boko Haram et l'État islamique en Afrique de l'Ouest (ISWAP) ont trouvé des opportunités pour renforcer leur présence. Le vide sécuritaire créé par ce retrait a permis à ces groupes de réorganiser et d'intensifier leurs activités dans la région. Les autorités locales et internationales expriment leur inquiétude quant à l'augmentation possible des attaques terroristes dans les semaines à venir. Les analystes comme Emeka Okoro de SBM Intelligence estiment qu'une vigilance accrue est nécessaire pour prévenir de nouvelles tragédies.

En réponse à cette menace croissante, le gouvernement nigérian a renforcé les mesures de sécurité, notamment dans les zones les plus touchées comme l'État de Borno. Les leaders locaux, tels que le sénateur Mohammed Ali Ndume, appellent à une coopération accrue entre les forces de sécurité et les communautés locales pour identifier et prévenir les activités terroristes. La communauté internationale, bien que préoccupée par la situation, a également un rôle crucial à jouer. Le soutien logistique, financier et en matière de renseignement peut aider à contrer l'influence de Boko Haram et à stabiliser la région. Toutefois, la route vers la paix et la sécurité reste longue et semée d'embûches.

Jean Baptiste Le Roux

Jean-Baptiste Le Roux est journaliste. Il travaille également pour Radio Notre Dame, en charge du site web. Il a travaillé pour Jalons, Causeur et Valeurs Actuelles avec Basile de Koch avant de rejoindre Economie Matin, à sa création, en mai 2012. Il est diplômé de l'Institut européen de journalisme (IEJ) et membre de l'Association des Journalistes de Défense. Il publie de temps en temps dans la presse économique spécialisée.