La France s’apprête à revoir son dispositif de défense dans le monde

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Par Yohan Marchal Modifié le 18 février 2020 à 8h45
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Le 4 octobre, le Conseil de défense de la France sera réuni afin de discuter de la nouvelle posture de défense de la 5ème République. Le Président Emmanuel Macron se prononcera sur ses ambitions concernant les interventions militaires étrangères de la France.

Comme l'a rapporté Le Monde, la discussion portera plutôt sur l'ajustement de la stratégie et des approches que sur l'augmentation des capacités de projection militaire. Selon Mme Florence Parly, ministre française de la Défense, il ne sera pas question de "baisser la garde" mais d'adapter le niveau d'engagement en fonction de la "situation sur le terrain".

Dans le même temps, l'appareil militaire français pose la question des capacités des forces armées françaises à s'engager à nouveau, à bref délai, dans des opérations telles que " Serval " (opération au Mali lancée en janvier 2013).

Actuellement, la France compte environ 30 000 soldats déployés à l'intérieur et à l'extérieur du territoire national, qui mènent plusieurs opérations militaires à la fois. Depuis 2013, la France est impliquée dans de nombreuses opérations militaires à l'étranger telles que "Serval" au Mali (en 2014 incorporé dans "Barkhane" au Sahel), "Sangaris" en République centrafricaine (2013-2016), "Chammal" en Syrie et en Irak, ainsi que dans le cadre de la mission de réassurance conduite par l'OTAN dans les pays baltes (depuis 2016), parallèlement à l'opération Sentinelle lancée sur le sol français après les attaques terroristes de 2015, quelque 10000 soldats sont impliqués dans le même temps.

Il est fort probable que l'opération au Sahel évoluera vers quelque chose impliquant davantage d'initiatives et de troupes locales, qui pourraient être sous les auspices du groupe " G5 Sahel ". En ce qui concerne l'opération "Sentienelle", les effectifs engagés resteront les mêmes, mais ils seront déployés d'une manière différente : 3000 hommes en patrouille, 3000 en réserve et 3000 en formation avec les unités de police au lieu des 7000 hommes en patrouille et 3000 en réserve actuellement.

La France prépare actuellement une nouvelle revue stratégique et il semble qu'une plus grande attention sera accordée aux équipements blindés lourds et aux capacités de cyberdéfense au lieu de se concentrer principalement sur la dissuasion nucléaire.

Les pourparlers sur le budget

En 2017, le budget de la défense de la France s'élevait à environ 40 milliards d'euros (1,77% du PIB), mais 2,7 milliards d'euros de crédits ont été gelés et le gouvernement est allé, plus encore, introduire les réductions de défense de 850 millions d'euros qui ont été presque immédiatement financées par le Parlement, nous ne pouvons plus parler de ce budget. D'ailleurs, le chef d'état-major général de la France, le général Pierre de Villiers, a démissionné de son poste, ce qui témoigne d'un profond désaccord avec ces réductions.

Cependant, la France s'est engagée à respecter les critères de l'OTAN de 2% du PIB alloué aux besoins de la défense nationale. La présidence a déjà promis 1,8 milliard d'euros supplémentaires pour les besoins des forces armées en 2018 et 1,6 milliard d'euros par an jusqu'en 2022. Mais on ne sait toujours pas si les critères de 2% du PIB pourraient être remplis avec une telle augmentation du budget de la défense.

Plus de drones pour l'armée de l'air

L'armée de l'air française, plus précisément l'escadron de reconnaissance 1/33 Belfort, opère deux types de drones - six drones MQ-9 Reaper de fabrication américaine et quatre Harfang/Eagle One israéloeuropéens.

Actuellement, les six Faucheuses, achetées par la France aux Etats-Unis en 2013, sont toutes déployées en Afrique et sont exploitées à partir de l'usine de Niamey, au Niger. Six autres drones devraient être livrés en 2019 et, s'ils seront équipés d'armements, la décision sera prise en 2018.

Entre-temps, les discussions sur la réduction de la dépendance à l'égard du matériel militaire américain sont en cours en France, c'est pourquoi Paris a rejoint en 2015 le projet germano-italien-espagnol de drone européen, qui devrait être prêt en 2025.

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Yohan a obtenu un bachelier en communication à Paris 2, après quoi, il a travaillé pour le Parisien. Ancien militaire, sa passion première est le sport et l'aventure, les voyages l'attirent également. Il occupe actuellement les catégories camping/sport et militaire chez Armees.com