Le satellite britannique Skynet-1A, mystérieusement déplacé de sa position d’origine, représente un défi pour la sécurité spatiale en raison des risques de collision dans une orbite déjà saturée. Cet incident relance le débat sur la gestion des débris et la responsabilité des opérateurs spatiaux face aux enjeux croissants de congestion orbitale.
Quelqu’un a déplacé le plus vieux satellite britannique, et personne ne sait qui ni pourquoi
Le Skynet-1A, premier satellite militaire britannique lancé en 1969, a été mystérieusement retrouvé à un emplacement inattendu dans l’espace. Initialement positionné au-dessus de l’Afrique de l’Est pour faciliter les communications militaires, ce satellite inactif se trouve désormais à des milliers de kilomètres de sa position d'origine, suscitant des interrogations quant aux raisons de ce déplacement.
Un déplacement inexplicable d'un satellite de la guerre froide
Depuis qu'il a cessé de fonctionner dans les années 1970, Skynet-1A aurait dû, par gravité, se déplacer vers l’est, mais il apparaît aujourd'hui au-dessus des Amériques, une localisation improbable pour un simple dérive spatiale. L'absence de données sur ce déplacement suscite des interrogations : qui a ordonné cette manœuvre ? Dans quel but ?
Ce déplacement intrigue encore plus compte tenu de la responsabilité de Skynet-1A en tant que « débris spatial ». En effet, sa présence dans une zone à fort trafic satellite représente un risque réel de collision.
Raumfahrt - Somebody moved UKs oldest satellite, and no-one knows who or why:https://t.co/iBZzmOMCB8 pic.twitter.com/LFNK1fyCie
— Hansjürgen Köhler / CENAP (@CenapKoehler) November 10, 2024
Quand les américains et les britanniques se partageaient le contrôle de Skynet
Le contrôle du Skynet-1A a d'abord été assuré par les Américains, car il a été fabriqué par Philco Ford et lancé par une fusée de l’US Air Force. Peu après, il fut partiellement transféré à l'armée britannique via la RAF à Oakhanger, au Royaume-Uni. Cependant, certaines opérations de maintenance nécessitaient encore des passages de commande aux Américains, comme à la base Blue Cube de l'USAF en Californie. Ce partage de responsabilités rend aujourd'hui difficile de retracer la chaîne de décision qui aurait conduit à ce déplacement non consigné.
Un défi pour la sécurité spatiale d’aujourd’hui
Le déplacement de Skynet-1A vers une zone de forte densité de satellites pose des questions en matière de gestion des débris spatiaux. En effet, selon les experts, un satellite inactif à cette altitude aurait dû être déplacé vers un « cimetière orbital », une région plus éloignée où il ne risquerait pas d'entrer en collision avec d'autres engins en activité.
Le centre national des opérations spatiales du Royaume-Uni surveille actuellement la trajectoire de Skynet-1A et communique avec les autres opérateurs de satellites en cas de rapprochement critique. Cependant, la pression s'accentue pour envisager des technologies capables de « capturer » ces satellites défunts et les déplacer dans des zones moins risquées.
Vers une gestion plus stricte des débris en orbite
Face à l’augmentation rapide des débris spatiaux, le Royaume-Uni explore des solutions pour éliminer les risques de collision en orbite. Le défi est de taille, car une collision de Skynet-1A pourrait générer une pluie de débris et amplifier les risques pour les autres satellites. Des projets sont en cours pour développer des technologies capables de capturer des satellites comme Skynet-1A, avec l’ambition de rendre l’espace plus sûr pour les années à venir.
Le mystère de Skynet-1A reste entier, mais l’incident illustre bien les défis à venir pour une gestion efficace de l’espace et la sécurité des actifs en orbite.