L’Alliance atlantique renforce ses mesures de sécurité en Europe de l’Est. Un drone russe a été détecté, frôlant potentiellement l’espace aérien roumain. En réponse, l’Otan a déployé des avions de surveillance AWACS pour protéger le flanc oriental et surveiller l’activité militaire russe.
l’Otan intensifie la surveillance aérienne en Roumanie après la détection d’un drone russe
Un incident a mis en alerte les forces de l'Otan. Un drone russe a été détecté à proximité de l'espace aérien roumain, alors qu'il se dirigeait vers des cibles en Ukraine. Cette incursion, qui aurait eu lieu la semaine dernière, a provoqué une réponse immédiate de l'Alliance atlantique, inquiète des possibles débordements de la guerre russo-ukrainienne au-delà des frontières ukrainiennes.
Les incidents de ce genre ne sont pas nouveaux. Depuis le début du conflit en février 2022, la Roumanie, pays membre de l'Otan, a rapporté à plusieurs reprises des violations aériennes ou des menaces liées aux opérations russes proches de son territoire. Le 27 septembre, des alertes ont été émises dans le nord de la Roumanie, à Tulcea, lorsqu'un drone russe a été repéré en mouvement vers des objectifs ukrainiens situés près de la frontière.
Des avions AWACS pour une vigilance accrue
Face à ces incursions répétées, l'Otan a décidé de renforcer la surveillance aérienne en Roumanie. Le 29 septembre 2024, des avions AWACS (système de contrôle et d'alerte aéroporté) ont été déployés pour effectuer des missions de surveillance dans le cadre d'une vigilance accrue, recommandée par le commandant du Commandement des forces interarmées de Naples et approuvée par le commandant suprême des forces alliées en Europe.
Ces patrouilles ont pour objectif de soutenir la présence renforcée de l'Otan dans la région tout en surveillant l'activité militaire russe près des frontières de l'alliance. Ce déploiement vise également à renforcer la capacité de réponse de la Roumanie face à une activité aérienne accrue à proximité de sa frontière. L'Otan a insisté sur le fait que cette activité de vigilance renforcée est légitime, défensive, proportionnée et pleinement transparente.
Les missions des AWACS sont conduites depuis la base aérienne de Preveza en Grèce ainsi que depuis la base principale de Geilenkirchen en Allemagne, et respectent strictement les frontières des membres de l'Otan, opérant uniquement au-dessus du territoire de l'Alliance.
Soutien accru des États-Unis à la défense roumaine
Le climat de tension ne cesse d'augmenter, et les États-Unis ont récemment pris des mesures pour renforcer la défense de leurs alliés est-européens. Début septembre, le département d'État américain a approuvé la vente de chasseurs F-35 et d'équipements connexes à la Roumanie, pour un montant de 7,2 milliards de dollars. Cette acquisition vise à améliorer la capacité de la Roumanie à faire face aux menaces actuelles et futures, tout en garantissant la sécurité régionale.
Ce soutien s'inscrit dans la stratégie de dissuasion mise en place par l'Otan, montrant la solidarité entre ses membres face aux provocations russes. Avec ces nouveaux équipements, la Roumanie se dote d'outils modernes pour renforcer sa défense et assurer la sécurité de son espace aérien.
Vers une montée des tensions ?
Les incursions de drones et autres mouvements militaires russes aux abords des frontières des pays de l'Otan soulèvent des inquiétudes croissantes sur une éventuelle escalade. Pour l'heure, les mesures de l'alliance visent à discrètement, mais fermement, protéger ses membres sans pour autant franchir la ligne qui pourrait entraîner une confrontation directe.
Les avions AWACS, déployés à partir de bases en Grèce et en Allemagne, renforcent ainsi la vigilance en Roumanie et marquent un engagement visible de l'Otan dans la surveillance des frontières orientales. La question reste ouverte : jusqu'à quel point la situation peut-elle s'envenimer ? Avec des avions AWACS patrouillant constamment et un soutien militaire accru de la part des États-Unis, l'Otan veut envoyer un message clair à la Russie : toute atteinte à la sécurité de ses membres ne restera pas sans réponse.